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agner cinq millions de yens en tuant un criminel : telle est la proposition qu’une femme rencontrée dans un bar fait à Yukitaka Shiki. Cet argent, l’enseignant en aurait vraiment besoin et il finit par accepter, malgré ses doutes. Peu après, il est invité à passer à l’acte en compagnie de deux acolytes. Mais, sur place, Shiki peine à jouer son rôle avant de découvrir, dans une cave blindée, une fille enfermée à double tour. Contre l’avis de son comparse Kuzumi, un policier taciturne, il l’embarque avec eux. Des ennuis en perspective ?
Neuf ans après la parution des six premiers tomes de Kimi no knife, Panini Comics réédite cette seinen en dix volumes, signée Yua Kotegawa (Anne Freaks, Border, Détenue 042). L’idée de départ rappelle quelque peu celle de l’incontournable Death note, puisqu’elle invite à s’interroger sur la légitimité d’un meurtre quand celui-ci vise un malfaiteur. En y mêlant des avantages pécuniers pour amener ses justiciers à marcher dans la combine, la mangaka montre qu’ils sont loin d’être désintéressés, tout en ouvrant des fenêtres sur leurs motivations ou leur situation respectives qui seront progressivement explorées. Ce tome d’ouverture démarre assez rapidement, l’action étant d'abord précipitée, avant de ralentir et de se centrer sur le quotidien de Shiki, sa famille et sa relation avec l’adolescente qu’il a libérée. Si les zones d’ombre qui entourent le professeur s’estompent, celles enrobant les autres protagonistes restent entières, ce qui ne manque pas de susciter la curiosité. Le graphisme se caractérise par un trait qui va à l'essentiel, s'attarde sur les visages, sans dégager cependant de véritable substance, ce qui laisse une impression d'impassibilité, laquelle peut provoquer un certain malaise.
Entre plages de calme, réflexion sur le droit de tuer et moments de tension, ce premier tome ouvre une série pour le moins intrigante. Affaire à suivre.
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