1922, en rase campagne, dans les environs de Québec. Après s’être brisé une jambe dans un accident de calèche, Daniel Letendre est hébergé au manoir Sheridan. L’accueil d’Angus Mac Mahon et de son majordome, Mickhaï, est cordial et le séjour agréable. Une fois le blessé remis sur pied et prêt à repartir, le propriétaire exige cependant une compensation. Le jeune homme devra franchir la porte de géhenne pour récupérer un grimoire et un médaillon censés tirer de sa catalepsie la nièce du bienfaiteur.
Jacques Lamontagne, surtout connu comme illustrateur (Wild West, Les druides, Aspic), agit cette fois comme scénariste d’un récit annoncé en deux tomes. Dans ce volet initial, les personnages évoluent d’abord dans un univers feutré. Certes, il y a quelques règles à respecter, mais si le protagoniste se met dans le pétrin, les choses finissent néanmoins par tourner à son avantage. Le conteur distille les indices et ouvre quelques pistes, notamment avec les multiples retours dans le passé au cours desquels il raconte l’enfance du héros. Le lecteur se demande d’ailleurs à quoi servent ces segments ; peut-être trouveront-ils leur fonction dans l’opus suivant. Vers le milieu du livre, l’action accélère brusquement. Fini le charme bourgeois et place aux monstres. La narration prend son envol et les revirements de situation se multiplient.
L’auteur fait confiance à son dessinateur, comme en témoignent les nombreuses cases (voire planches complètes) sans dialogue. En fin d’album, il propose toutefois un monologue de quatre pages où il donne toutes les explications. La mise au point est utile, mais apparaît un peu lourde.
Près de dix ans après la conclusion de Yuna, Ma Yi retrouve le bédéiste québécois. Son dessin réaliste et très soigné convient parfaitement au projet. L’artiste se montre à l’aise, tant dans la représentation de la riche demeure victorienne que dans celle de bêtes aussi imaginaires que terrifiantes. Le jeu de ses comédiens est par ailleurs convaincant, particulièrement en raison de l’expressivité de leurs regards. Une réserve, sa colorisation à l’ordinateur souffre d’une certaine froideur.
Quelque part entre le roman gothique et le fantasy, Le manoir Sheridan est d’une lecture plaisante. La chute se révèle saisissante, et ouvre d'intéressantes perspectives pour le deuxième et dernier volume.
Je ne sais pas ce qui a poussé l'excellent Ma Yi à participer à une histoire aussi médiocre, mais ouf! Encore une BD québécoise que je n'ai pas du tout aimée, comme c'est souvent le cas. L'histoire est simplette, les personnages sont caricaturaux, certaines parties sont prévisibles... Et on peut se présenter en enfer impunément et simplement zigzaguer pour échapper aux démons! N'importe quoi...
Critique pour l’ensemble de la série : L’histoire se concentre autour de quatre personnages majeurs dans un inquiétant manoir dans lequel la magie et les faux semblants règnent. Malgré un dessin époustouflant et une véritable atmosphère qui se dégage de celui-ci, que l’histoire est précipitée. Il y avait les composantes pour créer une histoire remarquable avec une montée en tension encore plus prononcée. L’impression globale est que l’intrigue est un peu expédiée, et c’est dommage tant l’ambiance du diptyque méritait un scénario des péripéties et une résolution plus poussée. Le Manoir Sheridan reste une lecture agréable.
Je dois dire que j'ai été tout de suite séduit par la qualité du dessin qui est véritablement extraordinaire. On est tout de suite plongé dans l'histoire avec ce jeune homme Daniel qui semble fuir et qui est rattrapé par son destin le conduisant dans un étrange manoir dans le Canada des années 20.
Evidemment, le récit va basculer dans le fantastique après plusieurs petits mensonges afin de masquer la réalité des intentions. Cela se termine de façon assez spectaculaire et on a envie de connaître la suite.
J'ai bien aimé le style qui rappelle manifestement l’œuvre d'Edgar Allan Poe. C'est un univers bien étrange qui peut conduire jusqu'en enfer.
Ce titre est une véritable claque visuelle. Le dessin ainsi que la mise en page, et surtout les couleurs font que chaque case est un véritable délice pour les yeux.
Je suis plutôt preneur de ce type de BD surtout si la qualité graphique suit. Découvrez vite ce manoir Sheridan qui contient un mystérieux passage dans un autre monde recelant de secrets inavouables ! A noter qu'il s'agit d'un diptyque. Bref, c'est envoûtant !