L
ee Si Ah est une jeune inspectrice qui fait équipe avec un vieux de la vieille, père de famille rangé des voitures. Alors qu’on avait essayé d’oublier une série de meurtres sordides datant de quelques années, les découvertes de corps mutilés reprennent. Le mode opératoire semble identique et les corps sont également signés avec des chiffres romains. A l’époque on avait attribué ces crimes à l’ancien instructeur de Lee qui court toujours.
Au moins, dès le titre, on est fixé : les victimes n’ont plus qu’à aller prendre leurs tickets, la lame (de préférence) du psycho de service est prête à l’usage. Et de ce point de vue, pas de déception, le quota est atteint. Autant le dire d’emblée, ce n’est pas le dessin qui invite à lire Slasher tant il est dénué d’originalité (héroïne très vaguement sexy, personnages masculins mal dégrossis, vilain de type « androgyne commun ») en plus d’être desservi par un découpage – au sens propre – qui ampute parfois la partie supérieure des planches. Reconstituer quelques dialogues manquants, ça ajoute une touche d'interactivité au travail d'enquêteur auquel pourra se prêter le lecteur (très très fort soit dit en passant - ou un peu menteur - s'il assure avoir trouvé la réponse au "whodunit ?" de l'affaire n°1) .
L’intérêt, il faut plutôt aller le chercher du côté de la personnalité du serial killer qui fait preuve d’une odieuse sophistication et de ses relations avec son ancienne élève. Pourtant, pour les amateurs de psychologies troubles et de personnages en équilibre sur le fil du bien et du mal, il ne devrait pas y avoir grand-chose à se mettre sous la dent, les frontières entre les deux camps paraissant – elles aussi – bien tranchées. Le manichéisme est de mise. Il est machiavélique et diabolique. Ses intentions sont nobles et si elle n’est pas aussi douée que le maître, elle apprend vite. On imagine alors bien que leurs chemins vont régulièrement se croiser au fil des affaires à résoudre. Ce n’est pas le cas dans l’ouverture de la seconde affaire qu’on nous présente en fin de volume et on s’ennuie déjà.
Dans la mouvance du japonais Bloodrain (Soleil) mais avec des arguments moins tape-à-l’œil, Slasher n’est pas un mauvais produit de série. Il est seulement représentatif du courant auquel il appartient : profilé pour occuper le lecteur pendant le temps de transport, vite lu avant de passer à autre chose. En cela, grâce au scénario de la première affaire, adroit à défaut d'être original, il remplit son rôle.
c'est sympa mais sans surprise. Histoire ultra classique du serial killer super intelligent et connaissance de la jeune femme flic. Au ciné ce serait une bonne serie B. La suite devra etre de meilleur qualité.