A
u cœur d’une Belle-Époque imaginaire, le Vieux Continent est recouvert d’espèces végétales proliférant dans les campagnes comme dans les villes, enveloppant les pierres, s’élançant dans les airs, qui abritent désormais des structures architecturales. Ressources ou menaces, maîtrisées ou non, les plantes ont changé l’économie, la géopolitique et les paysages. Pierre-Alexandre Dupré, agent du ministère de la contamination, a disparu. L’équipe de Valérie Kerveillan est recrutée pour le retrouver. Dans le groupe se trouvent Dorian Singer, biologiste notoire, accusé de plusieurs meurtres, et l’inspecteur Melville qui cherche à le démasquer. Mais le gouvernement ne semble pas décidé à laisser filtrer ses secrets les mieux gardés. Une partie de bras de fer est engagée. L’objectif est d’attaquer une serre de culture aérienne.
Deuxième pan du diptyque Terra Prohibita, Patient zéro reprend l’action là où elle s’était arrêtée à la fin de Premier Acte (paru en janvier 2021). Celui-ci proposait généreusement beaucoup de perspectives narratives, peut-être trop pour être achevées en deux volumes. Là réside le principal reproche à formuler à ce second tome : il est à la fois confus dans son découpage et laisse en plan plusieurs ouvertures qui n’avaient pas manqué de susciter de la curiosité chez le lecteur. Trop de place accordée dans l’exposition ou pas assez dans le dénouement, un manque d’équilibre, donc de fluidité, empêche une immersion totale et sereine. L’histoire aurait certainement mérité de se développer en triptyque, pour éviter des ellipses difficilement explicitées en quelques phylactères ou des fils qui restent désespérément noués, maladresses dont Filippi n’est pas coutumier.
Le dessin de Laumond donne, quant à lui, sa pleine mesure. Passée la splendide couverture présentant une plongée sur le Tower Bridge colonisé par des entrelacs végétaux, chaque planche régale le regard de son esthétique steampunk assumée jusqu’au bout, où les arrondis de métal le disputent à l’éclat du verre. Les visions urbaines, les jungles luxuriantes et les scènes célestes, foisonnant de détails, sont enchanteresses. L’ajout d’éléments relevant de la Science-Fiction (le personnage désigné comme le « patient zéro » ou la flore gigantesque et délirante) et de clins d’œil sympathiques (entre autres à l’univers de Jules Verne), rend la contemplation jubilatoire. Ne manque qu’un découpage plus aéré et plus fluide pour que la satisfaction de regarder se transforme en plaisir de lire.
Terra Prohibita est fascinant.
Fascinant de par son univers riche, coloré, inventif.
Fascinant par les dessins de Laumond qui viennent nous en mettre plein la vue sur certaines cases et double-pages.
Fascinant par son aspect visuel très steam punk qui me rappelle le jeu de société 'Célestia'.
Fascinant par la trame de son scénario qui est absconse par bien des aspects ou totalement alambiquée (le tome 2 est un festival).
Fascinant de par sa fin totalement ramassée et décevante.
Un format en "one-shot" dotée d'une bonne pagination aurait peut-être largement suffi pour cette histoire et évité ce deuxième tome qui rallonge inutilement les choses.
Quel dommage.
Si vous n’avez pas lu le tome 1, vous n’allez pas comprendre grand-chose… Et si vous l’avez lu, vous comprendrez à peine davantage où Denis-Pierre Filippi veut nous emmener…
Quelques magnifiques planches de Patrick Laumond ne suffiront pas à sauver cette bande dessinée du naufrage tant le scénario est brouillon.
Pour une fois qu’il y avait du steampunk au programme servi par un dessinateur talentueux, on pouvait espérer une histoire plus captivante sans ces nombreux dialogues convenus.
Le découpage entraîne le lecteur dans un voyage où après quelques planches en plein cœur de l’action, on remonte en arrière de cinq heures (et en ce court laps de temps, nos « héros » vont se retrouver au-dessus de la mer au départ de Paris). Qui a dit qu’il fallait nécessairement ajouter de l’invraisemblance à l’invraisemblance parce que c’est une uchronie steampuntesque ?
Déception à la lecture de ce second tome qui ne ferme pas toutes les portes entrouvertes et finit en queue de poisson. Un diptyque qui n’en n’est pas un ? Contrairement à ce que je peux lire par ailleurs, si le dessin reste attirant, il m’a fallu relire certaines planches deux fois pour comprendre ce qui s’y passait. Un sentiment de confusion générale à la fin de cette lecture bien dommage car cette série avait fort bien démarré.
Côté décors, graphisme, dessin et colorisation, ce second tome est tout autant réussi et divertissant.
En revanche, le scénario faiblit un peu et l'explication est toute simple. Ce qui était à la base annoncé comme un diptyque, s'est transformé en série.
Du coup, l'histoire est devenue assez pauvre puisqu'il a fallu l'étirer un maximum pour couvrir d'autres albums. Ca se ressent énormément et c'est franchement dommage.
Même si l'ensemble est très bon, nous livre sa part de révélations et de rebondissements, et nous fait passer un bon moment, je reste un peu déçu et sur ma faim. J'attend de voir ce que la suite (qui a nécessité tous ces bouleversements) donnera. J'espère qu'elle sera à la hauteur du potentiel de cette série.
Apres un premier tome prometteur, l'essai n'est pas transformé. Le scénario se rêvele très décevant confus et finalement sans grand intérêt. On a du mal à suivre cette histoire embrouillée et ce deuxième tome qui devait initialement être le dernier ne révèle pas grand chose. Seuls les dessins méritent le détour. Mais ce ne sera pas suffisant pour moi pour continuer cette série.
Je sais que je casse un peu l'ambiance mais je n'ai pas vraiment aimé cette série. Je dois reconnaître que les décors et le graphisme de cet univers steampunk est vraiment somptueux. Rien à redire sur le dessin de Patrick Laumont !
C'est le scénario et la mise en œuvre des idées qui pêchent. Cela commence par une scène d'une inégalable cruauté pour nous tenir en haleine mais on se perd vite dans les conjonctures. C'est très bavard par moment. Cela ne m'a point accroché au final. La lecture a été plutôt assez difficile dans l'ensemble.
Je pense que c'est dans doute le concept d'une contamination végétale et biologique au début du XXème siècle qui m'a rebuté dans l'idée. On est dans l'inconcevable avec des cités suspendues en 1909.
Moi, je préfère aisément passer mon chemin de cette terra prohibita. Je reconnais qu'il y a de l'originalité et une belle mise en forme, mais cela n'a pas pris avec moi. Par contre, c'est une série qui pourra plaire au plus grand nombre, j'en suis certain.
même si les dessins sont sympa et que le monde proposé était attrayant, c'est décousu et avec une pagination a revoir. On passe d'un lieu a un autre, d'une époque a une autre sans aucune narration, sans aucune explication. on a l'impression que des pages ont été retirées. un bonne dizaine de pages en plus n'aurait pas été de trop pour fluidifier tout ca ... quelle déception !!!!