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onsécutivement à l’utilisation abusive de fonds publics, Henry-Xavier de Lapègre a perdu sa charge de Ministre du travail. Pourtant, aider la collectivité est sa vocation ou, plus exactement, détourner des biens qui appartiennent à ses concitoyens est un véritable sacerdoce ! Par la suite, ses tentatives de réinsertion dans la vie civile se sont toutes soldées par un échec, à tel point que sa santé décline. Mais un concours de circonstances lui permet finalement de remonter en selle. Le parti lui propose en effet de briguer la ville de Patelin-sur-Bouyasse. Est-ce une opportunité inespérée ? Le doute persiste ...
Avec le second opus de Homo politicus, la satire politique continue. Après l’escroquerie en bande organisée et l’absence de qualification professionnelle, la scénariste Nena (Travers de porc, Jacquie sauve le monde) s’attaque aux élections par parachutages. Au menu, elle a concocté une bonne tambouille de lieux communs : des serrages de mains sur les marchés de plein vent, des meetings résonnant creux, un traditionnel débat qui vole au ras des pâquerettes ainsi qu’une discipline éprouvante : un loto pour capter le puissant électorat du troisième âge. En somme, l’autrice en a cure ! Certes, des représentants de terrain endossent, avec dévotion, le rôle d’élus (ce qu’elle ne dément pas). Seulement, ses attaques en règles sont dirigées à l’encontre des hauts diplômés embrassant la chose publique par appât du gain avant même d’exercer une quelconque activité salariale. Déconnectés du réel, parfois nommés sans avoir obtenu le moindre mandat, ils utilisent leur fonction comme un tremplin au mépris du peuple Patayou-Surbouyais. Une honte !
Thibaut Soulcié (Les supères, Macronarchie) noircit les pages d’un trait caricatural. Les ganaches expressives donnent corps à la critique et accompagnent le rire jaune qui s’esquisse sur le visage du lectorat. Le format souple et réduit impose des compositions verticales. Souvent en quatre cases, les arrière-plans sont limités à la portion congrue en raison du jeu des dialogues et du rythme du gag. Quelques nœuds graphiques renforcent l’aspect dessin de presse (mouvements lâches et repentis à la corbeille). Quant à la mise en couleur informatique, elle habille les planches et ne fait pas de l’ambition artistique une priorité.
Homo politicus, Campagne à la campagne tourne en dérision la vie publique et les travers des hommes d’État. Le pamphlet est toutefois piquant sans être véritablement rigolo.
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