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n fichu cauchemar, toujours le même : une fête foraine bondée, son petit ange qu'elle perd de vue, elle la retrouve aux côtés d'une inconnue qui lui arrache des bras… Ouf, elle se réveille. Enfin soulagée de ne pas avoir perdu de bébé mais amère d'avoir cru être mère. Tiens, aujourd'hui, les mains sur son ventre, elle ressent quelque chose ; si elle faisait un test ? Peut-être vaut-il mieux attendre le résultat de la prise de sang, comme le suggère son mari ? L'espoir peut être tellement cruel…
Gwénola Morizur (Bleu pétrole, Nos embellies) s'est inspirée de l'expérience de ses oncle et tante, surtout des sentiments qu'ils ont pu ressentir précise t-elle, pour développer cette histoire poignante. Si Montagnes russes est assurément un récit intimiste - le lecteur suit au plus près le quotidien d'un couple en mal d'enfant pris dans la spirale infernale des tests et des examens en vue d'une fécondation in vitro -, les thèmes abordés sont universels. Centré sur Aimée, la scénariste expose avec pudeur son mal-être et les mécanismes de défense qui s'enclenchent, souvent à son insu. L'angoisse, la frustration, les tourments, toutes ces émotions bouillonnantes éprouvées par le personnage principal sont très bien retranscrites et pourront trouver un écho en chacun tant cela est traité avec sensibilité et finesse.
Camille Benyamina (Les petites distances, Violette Nozière vilaine) possède un trait réaliste assez épuré, tout en délicatesse. Associé aux couleurs douces et les jolis effets de lumière, une certaine ambiance feutrée se dégage, parfaitement adaptée au sujet. La dessinatrice glisse de temps à autres des pleines pages qui s'attardent sur des moments intenses et significatifs ; le rythme est bien géré.
Une belle histoire de femme traitée avec humanité qui dépeint les hauts et les bas d'une maternité refusée.
Un récit très prenant et réaliste sur la vie d'un couple qui tente d'avoir un enfant, sans y parvenir. Aimée, notre protagoniste, se voit impactée par tout ce qui l'entoure et s'en trouve presque hypersensible. Ces enfants qui jouent dans le parc, ce petit garçon qui a des chaussures trop petites pour lui, cette jeune maman qui ne voulait pas d'enfants, et ces enfants qui manquent d'attention...
Un récit empreint de réalisme et de sensibilité.
C'est l'histoire d'une femme qui essaie d'avoir un enfant mais cela ne fonctionne pas malgré toutes ses tentatives de fécondation in vitro. Aimée et Jean sont pourtant très heureux en couple. Il ne leur manque qu'un bambin.
Cependant, ces échecs suscessifs vont sans doute conduire Aimée à s'attacher à un petit garçon dans la crèche où elle travaille. Elle fait la connaissance de Julio qui est pourtant assez difficile dans son comportement ainsi que de sa mère Charlie, une jeune femme qui élève seule trois enfants dont deux plus âgés.
Les chaussures de l'enfant sont trop petites et elles lui font mal aux pieds de l'enfant. La douce Aimée va commetre l'erreur d'en acheter une paire mais sans le dire à la maman. Est-ce bien une erreur au fond que de faire preuve d'un peu d'humanité ? En tout cas, cela va avoir de nombreuses conséquences assez néfastes car le règlement est le règlement.
On ne peut pas interférer dans la vie des gens sur la façon dont ils s'occupent ou pas de leur enfant. Charlie essaie de s'en sortir au niveau professionnel et elle est obligée de faire certains sacrifices. Bref, rien n'est vraiment facile.
J'ai aimé ce dessin tout en rondeur et ces couleurs chaudes qui illumine cet album de vivant. C'est typiquement le genre de graphisme que j'adore. Il y a des scènes contemplatives mais qui font du bien car elles me parlent.
Pour le reste, la fin sera un peu douce amère comme pour insister sur le fait que la vie n'est pas toujours juste et n'est pas un conte de fée où tout se termine toujours très bien. Pour autant, il y a cette force qui nous permet de surmonter les obstacles et de continuer à vivre.