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n homme a le cœur sur la main… Au sens propre. Il est bien mort, mais l’organe ne lui appartient pas. Cet assassinat singulier n’est pas unique, d’autres suivront. Heureusement que Ric Hochet est là. Il collabore avec Ousmane Lamine Cissoko Dior, un commissaire sénégalais qui a échangé son poste avec celui de Sigismond Bourdon, le collaborateur habituel du héros. Nadine, la compagne du reporter, se découvre une passion pour l’enquête journalistique et se lance dans la mêlée.
Le tueur en série s’avère une aubaine pour tout scénariste. En ponctuant le récit de crimes, il rythme la narration, tout en faisant progresser l’anecdote. Dans Commissaire Griot, Zidrou ajoute une certaine complexité en présentant deux embrouilles interreliées. L’album est par ailleurs jalonné de segments africains constituant un scénario parallèle, sans liens directs avec le principal. S’y trouvent néanmoins des similitudes dans les thématiques secondaires, notamment l’obscurantisme et le racisme.
En fait, ce n’est pas tant l’intrigue policière que le lecteur retient de ce polar dont l’action s’inscrit au tout début des années 1970. L’auteur, plein de bonnes intentions, fait sien le combat contre les discriminations. Chaque apparition du policier est alors marquée par l'étonnement et le commentaire maladroit d’un badaud xénophobe. En Afrique, le comportement du Parisien se montre carrément odieux. La fiancée du protagoniste tient, quant à elle, un discours féministe ; elle encourage sa concierge à s'affirmer... et s’indigne lorsque les limiers présupposent que le meurtrier est de sexe masculin.
Cette démonstration de rectitude politique ne parasite pas vraiment la trame narrative, mais n’y apporte pas grand-chose. Du reste, il demeure périlleux de porter un regard contemporain sur les agissements du passé. Ce qui semble inacceptable aujourd’hui était souvent sans malice hier.
L’illustrateur Simon Van Liemt modernise, sans la dénaturer, l’œuvre de Tibet qui a dessiné les aventures de l’investigateur pendant un demi-siècle. Son trait réaliste gagne en assurance, particulièrement dans les visages qui ont plus de caractère que dans les premiers albums de cette reprise.
Un polar de facture classique, bien mené et agréable.
Il y a plein de propos racistes partout (et caricaturaux, qui plus est) : c’est certes pour se moquer des racistes, mais il y a plein de propos désagréables disséminés partout dans le bouquin. Ad nauseam.
Je n’ai pas pu finir la BD tellement c’est indigeste.
Ah cette scène de RH avec un arc pour enfant ...
Et cet ersatz de porsche !
Bref : toute série qui se poursuit approche de sa fin (et c'est triste)
Collectionneur dans l'âme, je continue d'acheter la série.
Mais je suis de l'avis de yannzeman, cet album ne présente aucun intérêt sur le plan du scénario.
J'espère que le prochain album sera de qualité.
La critique est aisée, mais ma déception est telle que c'est la 1ère fois que je publie un avis
C'est connu, les blancs sont tous racistes, et ils sont les seuls dans ce cas. C'est la morale que je tire de cet album sans queue ni tête.
J'avoue que je n'accroche toujours pas à ces tentatives d'humour façon "petits meurtres d'agatha christie - saison 2", la série TV à succès de France 2. Il y a du talent dans la série TV, qui manque curellement dans cette BD.
Comme dans une autre grande série de l'Histoire de la TV, "the avengers", les criminels sont farfelus (mais meurtriers, ne l'oublions pas), mais la aussi, les auteurs avaient une autre trempe.
Là, c'est farfelu, mais comme un poulet sans tête. Avec une vulgarité qui n'évoque pas tellement l'année 1970, ce qui n'aide pas.
Il y avait moyen de faire autre chose de ce commisaire Dior, un peu trop donneur de leçon et "avancé" pour son époque et son milieu d'origine. Pour qui connait un peu les africains d'Afrique, il n'est pas du tout représentatif de ses origines et de son époque. L'antiracisme n'empêche pas un certain réalisme.
J'auras plus imaginé un commissaire Dior complètement décalé, enclin à prendre très au sérieux l'exorcisme et les esprits, et capable de références et anecdotes africaines savoureuses, avec l'accent qu'on leur connait. De ce point de vue, Zidrou s'est loupé, il n'a pas su exploiter les capacités de cet échange culturel.
La seule bonne idée, c'est la façon dont Bourdon résoud son enquête, au Sénégal. Mais c'est anecdotique dans un album mal fichu.
Graphiquement, il y a une progression. On sent de plus en plus l'imprégnation des années 60. Dommage que l'histoire se déroule en 1970, qui s'éloigne radicalement des années 60...
Je reste dubitatif sur la capacité de Zidrou a écrire un album de Ric Hochet qui vaille la peine ; je relis, dans le même temps, les intégrales du personnage, par les auteurs d'origine, et la différence est criante. Je vois comment marier mystère et humour, et en comparaison, Zidrou n'y parvient pas vraiment. Au bout de 5 albums, c'est inquiétant.