Ça suffit, y en a marre ! Lassée et dégoûtée par son milieu de travail et l’égoïsme généralisé, Cendre décide de tout plaquer. Basta la ville, sa grisaille et ses habitants jamais contents. C’est décidé, elle retourne sur ses terres, enfin celles de sa mère, mais c’est pareil. Sauf que les deux ne s’entendent pas trop. C’est comme ça les histoires de famille, il faudra faire avec et s’arranger. Calme, silence et ressourcement, il doit bien exister un moyen de mener une existence en accord avec ses attentes.
Crise de la trentaine déclenchée par une prise de conscience sociale, le tout sous le signe de la bonne cuisine, Ragoût aux truffes a tout du téléfilm (ou de la mini-série en allongeant la sauce) dans l’air du temps. Une héroïne qui tente de balancer sa vie professionnelle avec sa vie personnelle, un amoureux à la traîne, une ancienne flamme qui espère encore, une vieille mère super-active, une ado-rebelle-qui-se-cherche, plus quelques rôles secondaires truculents et discordants, la distribution n’oublie vraiment personne, même pas le brave immigré SDF plein de ressources insoupçonnées. N’en jetez plus, la marmite va déborder. Le ton est charmant, les idées généreuses et, malgré les épreuves et les doutes, les valeureux seront récompensés de leurs efforts. Dire que le scénario de Fabien Grolleau ne joue pas la carte du consensuel et du bien-pensant serait mentir. Heureusement, techniquement, les différents épisodes sont parfaitement en place et la progression dramatique au point. Toutefois, quel manque d’audace et de piquant ; pour un ouvrage qui met de l’avant le goût des choses et l’authenticité, le résultat s’avère fade et, pire, sans surprise.
Aux pinceaux, Cédrick Le Bihan tente de rehausser la recette avec un découpage et une mise en scène dynamiques et soignés. La caméra virevolte autour des protagonistes, les décors imposent leurs présences sans gêner l’action et les couleurs riches et onctueuses apportent un petit supplément de profondeur à cette tragi-comédie sentant le terroir. Puis, impossible de ne pas tomber sous le charme de Cendre, de son sourire et de sa contagieuse énergie !
Récit pétri de bons sentiments, Ragoût aux truffes est une lecture agréable, mais trop lisse et, finalement, totalement dénuée d’enjeux tant les cartes et les caractères sont fermement posés dès le départ.
Ce récit est découpé est plusieurs chapitres. On va commencer par la fin des haricots ce qui donne le ton tout en étant un clin d’œil à des aliments culinaires. On poursuivra sur le fait que c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes.
Notre héroïne Cendre, qui est grand cheffe dans un restaurant étoilé, a décidé de tout plaquer et de ne plus faire de la cuisine pour les bourges à Paris comme elle le dit. Il y a un retour à la campagne dans le Lot chez sa vieille maman qui lui a tout appris. Bref, il y aura du pain sur la planche !
C'est un raz-le-bol des tendances que l'on observe actuellement dans les restaurants avec ces petits plats servis où il n'y a presque rien dans l'assiette que de la décoration avec diverses expériences gastronomiques hasardeuses. Elle ne veut plus d'aliments émanant de l'industrie avec ses colorants. Elle souhaite des produits frais du marché, du naturel comme le pain, le fromage et le vin. Bref, elle souhaite qu'on mange autrement. Je ne peux que souscrire à ce programme alléchant.
J'ai retrouvé également le même procédé qu'il y a dans une série comme les gouttes de Dieu quand notre héroïne fait une brève description de son plat en décrivant la danse d'une femme préhistorique chasseuse et maîtresse du feu. Bref, c'est une passionnée de cuisine qui a également un grand cœur pour un jeune immigré sans ressources mais avec beaucoup de compétences.
J'ai bien aimé la générosité de ce récit qui sent bon la vraie gastronomie qui est celle du partage. C'est une autre vision de la France dans un esprit de tolérance et d'une certaine humanité.
Pour la petite anecdote, on se rend compte que l'héroïne vient d'ouvrir son restaurant en 2020 juste avant le terrible confinement. On sait malheureusement que beaucoup d'établissements vont fermer à cause des restrictions draconiennes liés à la crise du coronavirus mais cela ne sera pas évoqué dans cette œuvre qui se voulait très optimiste sur le mode quand on veut, on peut. Pas toujours serait la juste réalité...