C
auchemar de bataille et de morts... Le réveil est difficile, pourtant pas le temps d'y penser, Ian est convoqué avec La Charogne et Burba par le capitaine. Les vivres commencent à manquer, à eux de s'approvisionner dans un village à cinq lieues de leur campement. Pas de chance, les habitants ont payé un droit de protection. La petite troupe de compères va devoir pousser plus loin ses investigations…
Une suite plus tranquille - en apparence - que son début, ne vous y trompez pas, c'est un calme menaçant, inquiétant et tendu. Le scénario met ici l'accent sur le relationnel entre les combattants, permettant ainsi de mieux cerner les personnalités et les liens qui les unissent, ainsi que le code entre mercenaires, car il y a des règles à respecter et le jeune bleu va l'apprendre dans la douleur. L'idéalisme et l'honnêteté sont des luxes en temps de guerre, il faut se serrer les coudes… Tant que sa propre survie n'est pas remise en cause. La grande force de cet épisode se trouve dans la gestion du rythme et la tension qui monte crescendo, pour atteindre une dimension horrifique, mais réaliste, sur sa fin. Cette nouvelle direction, plus psychologique, se révèle inattendue et provoque une agréable surprise. Davantage de profondeur et de réflexion accordent à cette quadrilogie un fond plus dense qu'une simple saga guerrière médiévale.
Il y aura un dessinateur différent à chaque fois, Ivan Calcaterra étant en charge de ce tome deux. La différence ne choque pas vraiment mais est tout de même notable. L'ambiance est moins sombre, plus colorée, le trait est moins tranchant et plus brut, les reliefs sont aussi plus marqués et épais, le tout rappelant le style de Charlie Adlard sur Walking Dead d'ailleurs, l'atmosphère poisseuse n'est pas loin. Le découpage, dépouillé de ses contours et des cases qui se chevauchent, rompt avec le classicisme du premier livre.
Un virage manifeste qui démontre que Sans-âme ne sera pas «que» une série de combat où la violence et la testostérone prévaudront. En effet, la dimension psychologique prend de l'ampleur, ce n'est pas pour déplaire au lecteur qui, vu le rythme de parution rapide, n'attendra pas longtemps pour avoir le troisième et c'est tant mieux (prévu en quatre opus).
Ce second opus est scénarisé par la même équipe mais dessiné par une autre personne (ce sera le cas pour chacun des 4 albums).
Et du coup j'ai nettement mieux accroché car il est beaucoup plus lisible et détaillé. On arrive plus facilement à se situer.
Par ailleurs, l'histoire est également plus intéressante et plus poignante. On commence à se lier avec cette horde de mercenaire.
On a plus à faire à une suite de One Shot plutôt qu'à une seule histoire à suivre.
En tout cas, j'ai été vraiment plus emballé et motivé à vouloir découvrir les 2 derniers volumes.