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ehors ! Le lieutenant Llamas et la Caporal Onoo ont réussi l'impensable : s'extraire d'un Meka endommagé voué à l'autodestruction. Mais ils ne sont pas saufs pour autant. Cette planète de sans-grades, dont ils sont venus faire leur champ de bataille, est ravagée après les combats qui s'y sont déroulés. Ses habitants pourraient bien se montrer vindicatifs à l'égard des pilotes de Meka survivants. A moins que de Charybde, Onoo et Llamas ne tombent en Scylla avec l'arrivée de pillards interplanétaires...
Malgré les robots, les combats et les explosions, c'est une fable humaniste que nous livrent là Morvan et Bengal, une réflexion juste sur la bêtise de la guerre. Ou, plus précisément, sur les dommages "collatéraux" inhérents à tout conflit armé, justifiés au nom d'un idéal qui serait supérieur à la vie. Si le thème n'est pas neuf, y compris dans les ouvrages de Morvan (Artifices aborde l'absurde de la guerre sous un autre angle), son traitement n'en est pas moins original.
Bien sûr les pilotes seront confrontés à l'horreur des dégâts dont ils sont pour partie responsables, mais ils seront aussi directement confrontés à ces anonymes, victimes innocentes d'une guerre absconse. Cette rencontre est certainement le morceau de bravoure de l'album, tant selon un point de vue scénaristique (Morvan dans sa meilleure forme) que du dessin, nerveux, rythmé et superbement mis en couleur par Bengal. D'anonymes, les victimes nous deviennent proches grâce à quelques cases "flash-back". Toutes montrent une vie simple basculant dans l'horreur en une tragique seconde.
Le lecteur est alors placé dans la difficile position de "juré d'assise" : coupables ou non coupables, la Caporal Onoo et le Lieutenant Llamas ? A chacun de se déterminer en son âme et conscience, l'action n'attendant pas, l'occasion du rachat leur sera donnée avant la fin.
Une grande BD de science-fiction, loin des clichés du space-opéra ou des Golgoths de Goldorak (que ces robots géants pourraient vaguement évoquer). Pour prolonger votre lecture, des mêmes, faites vous plaisir avec The Only One chez Zenda.
énorme déception durant la lecture du tome 2, qui selon moi est à éviter. Le huit clos est rompu, l'action est alourdie par une narration maladroite (plusieurs flash back ultra-convenus pendant une fusillade) et de pompeux dialogues. Cela plombe terriblement cette histoire pourtant superbement entamée dans un premier tome senti et intelligent. C'est dommage
J'ai bien aimé cette fin, l'histoire est interessante, relativement bien développé même si certains point auraient selon moi pu être traité plus en profondeurs (mais celà aurait demander plus de tomes) comme par exemple les dégat collatéraux des combats, la torture (évoqué très rapidement) bref tout ce qui fait l'horreur de la guerre. Même si il y a très peu de dialogues les dessins en disent long et quels dessins. Le style me plait beaucoup et m'a bien fait accrocher à l'album. Bref un bon moment.
On m'a offert le deuxième tome de cette série, ce qui m'a permis de relire le premier tome, afin de me rafraîchir la mémoire, et d'enfin terminer le premier cycle de cette histoire de science-fiction de Jean-David Morvan. Je dois préciser que Inside et Outside n'est en fait qu'une seule longue histoire qui aurait tout aussi bien pu être publiée d'un coup en tant que 1 Shot de 92 planches. Néanmoins, le découpage de l'histoire a permis aux auteurs de nous présenter ce récit en deux tomes, directement liés à l'environnement dans lequel évoluent les deux personnages principaux, soient un pilote et une mécano de Meka.
Le contexte humaniste du deuxième tome me réconcilie du dégoût que j'ai ressenti lors de la lecture de la première partie de ce cycle, et du coup, permet de rajouter une bonne note au dossier personnel de Jean David en tant que scénariste. Toutefois, contrairement à ce que j'ai pu apprécier dans "Les Chroniques de Sillage", le dessin de Bengal, bien qu'il soit souvent agréable à regarder, créée un niveau de confusion quant à ce qui vient de se dérouler dans l'action et le déroulement de l'histoire. Il a donc été nécessaire de passer par dessus certains passages en espérant capter, par la lecture des planches suivantes, ce qui vient de se dérouler dans les cases qui n'offrent qu'un faible taux de compréhension, voire même carrément incompréhensibles. J'ai trouvé cet aspect de ces tomes plutôt navrant.
En résumé, Jean-David Morvan, à l'instar de ses autres écrits, nous offre une histoire de guerre et d'introspection très touchante, mais qui n'a pas bénéficié d'une attention médiculeuse de la part de Bengal, qui pourtant est un artiste très talentueux.