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omic strip numéro un en Norvège depuis 2017, Dunce arrive enfin en France. Jens K. Styve a imaginé un mini-univers sympathique centré autour de Jens son alter-ego, de son fils Gustav et de Brego le chien. Classique dans sa facture et sur le fond, l’auteur raconte avec bonhommie et humour une vie de tous les jours bercée par les saisons, les tracas domestiques ou professionnels.
Un soupçon de philosophie façon Peanuts ou Bloom County, de la poésie naturaliste lorgnant vers Calvin et Hobbes, voire un peu de satire de la vie d’entreprise à la Dilbert, les connaisseurs ne seront pas perdus en découvrant les mésaventures de cette tribu sise au nord de la Norvège. Pour autant, la série ne regarde pas en arrière, il y est question de vie connectée, d’hipsters adeptes du co-working et de jeux vidéos en ligne. Vient s’ajouter le détail géographique qui tue : la venue de la noirceur hivernale (l’action se déroule dans une ville imaginaire au-delà du cercle polaire) et la dépression saisonnière qui va avec. Le ton est frais (climat oblige), les propos et les chutes imparables, même si une impression de déjà lu persiste tout au long de la lecture.
Graphiquement, le trait nerveux rappelant parfois Quentin Blake et l’encrage acéré du dessinateur se montrent à la hauteur de ses ambitions. Les personnages sont parfaitement croqués et les soupçons de décors (pas facile de se démarquer en quatre cases) agréables. Narrativement, l’artiste est également au point, les gags sont en place et claquent sans coup férir.
Charmant et réalisé avec talent, Dunce est une jolie surprise qui aurait finalement aussi bien pu être nord-américaine que norvégienne. Les amateurs de format court et des grandes et petites réflexions existentielles du quotidien devraient certainement y trouver leur compte.
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