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n jeune esclave affranchi part à la recherche de ses origines suite à un héritage mystérieux. Dans l’Egypte Antique occupée par les romains, son périple le conduit sur les traces d’Alexandre le Grand et d’Aristote, tandis que certains ne voient pas d’un très bon œil qu’on remue ainsi le passé.
Curieux attelage que ce duo Redondo – Hautière pour cette nouvelle série historique. Le premier signe ici à plus de 70 ans sa première série franco-belge, après avoir passé toute sa carrière dans les studios de comics américains. Le résultat est d’autant plus étonnant, car si les cases sont relativement aérées, souvent avares de détails, l’ensemble apparaît néanmoins comme très sage, aussi classique dans le trait que dans la mise en page.
Régis Hautière scénarise quant à lui son second album après Le Loup, l'Agneau et les Chiens de Guerre, paru l’an dernier. Bien documentée, plutôt dense, son histoire peine cependant à entraîner le lecteur chevronné. Au mieux celui-ci sourira des coïncidences fort opportunes qui émaillent le récit, et des personnages qu’on imaginerait volontiers croiser dans une série policière pour adolescents. Pas facile en effet de croire à cet ex-esclave juvénile, miraculeusement affrranchi et très à l’aise dans la société, dont le réseau de connaissances lui permet de traduire des documents dans une langue inconnue ou de pénêtrer dans des lieux interdits.
A la différence d’un Myrkos, autre série sur l’Antiquité dont le tome 2 sort ces jours-ci, et qui parvient à captiver sur la base d’un thème original et passionant, Kalicles se destine surtout un public plus jeune, à la recherche d’un univers façon Alix avec une présentation plus moderne.
Kaliclès, un jeune esclave affranchi, hérite de curieux documents et d'un poignard qui aiguise (normal, pour un poignard !) beaucoup de convoitise. Maintes péripéties vont l'entraîner aux confins de l'Egypte et faire de lui un proscrit, sans doute parce qu'il vient de toucher de près un secret d'état. Celui de la destruction de Persépolis par les armées d'Alexandre le Grand.
Le scénario, mystérieux à souhait est mené tambour battant.
Le dessin, des plus académiques, est très agréable, quant aux couleurs, elles sont parfaites, ni tape-à-l'oeil, ni effacées; elles sont là pour servir la narration.