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lors que les Sangerye mettent toutes leurs forces dans le combat qui les oppose aux Jinoos, Harlem est la cible d'une autre menace, les Inzonos. Alors que les premiers adversaires n'étaient que des hommes dévorés par la haine, ces nouveaux monstres semblent être infestés par le chagrin et le malheur des autres. D'ailleurs, c'est aussi ce qui transforme Berg. Tour cela semble être l'œuvre d'un ennemi depuis longtemps redouté. Et il faudra bien plus qu'une famille désunie pour affronter ce mal...
Retour à Harlem en 1924. Enfin presque, car les scénaristes ont décidé de révéler un peu des événements sanglants ayant eu lieu cinq années auparavant. En misant encore sur cette narration éclatée, qui commence avec le chapitre L'Été Rouge où chaque séquence, de quelques planches, se voit confiée aux pinceaux d'un ou d'une artiste différent(e), Chuck Brown et David F. Walker dévoilent le passé de leurs protagonistes tout en semant les pistes de leur présent. La suite, qui joue à plein les sauts entre les deux époques, ne ménage ni les héros ni le lectorat. Attention de tous les instants requise pour raccrocher les wagons d'une trame déroulée tambour battant. Les auteurs cultivent ainsi leur parti-pris d'une intrigue qui se mérite en somme.
Graphiquement également, la série s'affirme : dynamisme, teintes saturées et horribles créatures sont autant d'éléments saillants liés dans une mise en page punchy. Ce découpage étudié renvoie au soin apporté au tempo d'une histoire qui aborde encore un peu plus une période trouble de l'histoire des afro-américains. Celle-ci ne sera pas forcément explicite en première lecture, mais le dossier, à nouveau très complet et intéressant, permettra d'y revenir avec un œil neuf. Surtout, les scénaristes l'élargissent en introduisant des fils qui risquent de réserver des surprises dans les développements à venir. Enfin, les couvertures des issues sont reproduites entre chaque chapitre pour le plus grand bonheur des fans (l'hommage à l'affiche de Do the right thing de Spike Lee vaut à elle seule le détour).
Moins fluide que le tome d'ouverture, Rage et rédemption n'en demeure pas moins réussi. Combats, dangers, rebondissements et... introspections sont au rendez-vous d'un album généreux et prenant.
Lire la chronique du tome 1.
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