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Le dernier des Dieux 1. Tome 1

25/03/2021 6923 visiteurs 7.0/10 (1 note)

T yr et ceux qui l’accompagnèrent ont menti ! Le Dieu du Vide demeure et trente ans après, il revient finir ce qu’il n’avait pu achever. Désormais les jours de Cain Anuun sont comptés. À moins que…

Paru aux USA chez DC Comics sous le titre The Last God à partir d’octobre 2019, Le dernier des Dieux fait l’objet, chez Urban, d’une publication dans la langue de Molière. Les trois premières issues sont désormais disponibles, dans la collection DC Dark Label, depuis le 12 mars 2021. Bienvenus dans le monde imaginé par Phillip Kennedy Johnson (scénario), dessiné par Riccardo Federici et mis en couleurs par Sunny Gho.

Les puristes s’interrogeront surement sur la portée réelle de l’univers créé pour Dernier des Dieux. High fantasy, Dark fantasy ? Cette incursion de la Fantasy chez un éditeur comics peut surprendre ! Mais, l’essentiel n’est pas là pour qui découvre la série. Après un premier chapitre de présentation, le récit rentre dans le vif du sujet et impose une narration selon deux temporalités. En passant de l’une à l’autre, le passé explique le présent et met, progressivement, en scène toute la dramaturgie qui, normalement devrait porter la suite des évènements. En plus d’écrire son histoire, Phillip Kennedy Johnson en définit la géographie au travers de cartes et la culture par le biais d’extraits ou de chants qui permettent à chacun d’entrer dans cette épopée fantasmagorique. Ce faisant, il marche - toutes proportions gardées - sur les traces de Tolkien pour crédibiliser ses chroniques de Fellspyre, sauf qu’ici les chansons de gestes remplacent les divers idiomes pour tenter d'ancrer un nouveau panthéon dans l’imaginaire collectif. Mais penser un monde est un chose, le construire en une autre ! C’est à ce moment que Riccardo Federici entre en jeu. Peu connu pour sa production en matière de Comics, le dessinateur y cultive pourtant les mêmes vertus qui ont fait son succès en France. Manipulant avec maestria les codes graphiques du réalisme et de l’horreur, il transmet à ses planches une puissance et une dynamique qui méritent d’être signalées, fortement aidé en cela par la mise en couleurs qu’il délègue à Sunny Gho et Dean White. Les amateurs de franco-belge et plus particulièrement de Saria, où le dessinateur italien a trouvé une forme de consécration, remarqueront certaines similitudes dans l’iconographique des monstres et noteront un graphisme plus épuré qui fait la synthèse entre une approche hyperréaliste et l’efficacité visuelle made in USA qui donne toute sa spécificité à cette série.

Récit bâti sur le fardeau que constituent pour chacun les mensonges de ses aïeux, Le dernier des Dieux est un mash-up d'horreur et de fantastique, mâtiné d’un traitement graphique très européen… Aussi, pourrait-il devenir un point de convergence pour les aficionados de Fantasy, de Comics et de Franco-belge ?

Par S. Salin
Moyenne des chroniqueurs
7.0

Informations sur l'album

Le dernier des Dieux
1. Tome 1

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L'avis des visiteurs

    Dunyre Le 07/07/2022 à 11:57:23

    Avis portant sur la quadrilogie, et une fois n’est pas coutume Erik67 et moi ne sommes pas du tout d’accord.

    Je précise déjà que je suis un fan invétéré de fantasy et que je lis en romans, BD et comics à peu près tout ce que je trouve sur le sujet. Je suis donc exigeant et, comme beaucoup, je garde LotR comme référence absolue et ultime.

    Partant de cela, j’ai acheté cette saga sur les conseils de mon libraire qui connaît justement mes goûts. Et je dois dire que j’ai attendu patiemment avant de les lire, afin d’avoir le temps de bien me plonger dedans d’une traite, car c’est souvent que les récits de fantasy se consomment le mieux. Il faut entrer dans le récit et surtout l’univers proposé.

    Or justement ici la force du récit tiens dans l’univers proposé : tout est absolument cohérent. Aucune erreur, aucun manquement. L’auteur nous propose un récit en 12 chapitres, avec des extraits de poèmes et d’encyclopédies entre chacun (un côté Watchmen pour le coup). Le monde est cartographié clairement dès le départ, et la quasi-totalité des lieux va servir pour le récit, en temps que lieu d’action ou que référence géographique (là on a clairement un côté LotR).

    Le voyage est plus important que la destination, Bilbo nous l’a bien démontré, et cela se vérifie pour ce récit : une bande de 5 « héros » a sauvé le monde il y a 30 ans de cela. Mais le fameux dernier dieu donnant son titre à la saga et que nos héros auraient vaincus 3 décennies plus tôt serait en train de revenir, des signes le montrent clairement.

    De cette base ce découler un récit sur une double-temporalité : dans le passé, pour comprendre pourquoi ces héros semblent avoir mentis puisque le dernier dieu est encore en vie, et dans le présent en suivant le retour de ce dieu et la tentative de certains anciens héros, alliés à des nouveaux, pour le vaincre pour de bon.

    Faux-semblants, trahisons et relations conflictuelles sont le lot des personnages. Le lecteur va suivre cela en découvrant des paysages variés et un véritable voyage fantastique, à deux époques différentes, avec un énorme travail de cohérence permis à la fois par la patte graphique du dessinateur pour nous faciliter la reconnaissance des personnages vieux/jeunes et par la qualité de narrateur du scénariste qui nous propose des pages d’encyclopédie entre les chapitres d’une incroyable pertinence.

    Tout est ajusté et millimétré. Des graphismes somptueux sans aucune fausse note au récit mené tambour battant.

    Et c’est je pense ce qui ne plaira pas à certains, à l’instar d’Erik67 : il n’y a pas beaucoup de poésie dans ce récit. On ne se laisse pas porter au gré des vents mais plutôt des cors de guerre, de la sueur et des cris. C’est sombre, violent et très dense. Il faut vraiment enchaîner les 4 à la suite pour profiter pleinement du récit, qui multiplie les noms de personnages et de lieux, de races, de guerres du passé, etc.

    Un récit exigeant et classique, qui reprend énormément à LotR, mais qui le fait très bien. Et vu le nombre d’auteurs ayant voulu reprendre Tolkien en beaucoup moins bien, personnellement je signe tout de suite pour d’autres récits de ce genre.

    Tout est classique mais parfaitement maîtrisé, le rythme est bon et les dessins sublimes. Que demander de plus ?

    Erik67 Le 26/06/2022 à 07:31:11

    Il y a la légende d'un côté et la vérité de l'autre. Quelque fois, et même souvent, cela ne correspond pas vraiment. Dans le récit qui nous occupe, cela aura des conséquences pour le moins catastrophiques sur le monde des hommes avec des dieux qui se réveillent et qui menacent de tout détruire.

    Je dois tout d'abord souligner la qualité du dessin qui est vraiment réussi notamment pour décrire ce monde d'héroïc fantasy sur un mode médiéval. C'est pus précisément de la dark fantasy, un genre que j'aime bien même s'il y a des emprunts évident au « Seigneur des anneaux » à commencer par la cartographie puis par les différentes peuplades.

    Au niveau du récit, j'ai trouvé l'intrigue assez fade les personnages sans véritable âmes pour me faire vibrer. Je n'ai même pas réussi à m'attacher au héros, c'est dire !

    Cependant, objectivement, c'est un travail tout à fait honnête qui peut plaire aux amateurs du genre. Moi, il me faut plus et trouver cette rare alchimie. Un certain Gandalf se serait exclamé : « fuyez pauvres fous ! » Mais je n'irai pas jusque là par respect.

    Rocketto24 Le 17/10/2021 à 18:32:49

    Que dire, c’est puissant, noir, difficile à suivre, pour aller dans je ne sais quel bourbier que certains ont créé, dans ce récit dantesque, où le mal met des coups de boutoir dans la bulle de lumière. Les personnages sont ballottés entre le passé, le futur, a magie blanche, noire, la politique, les trahisons, les rebondissements, les espoirs. La dure réalité de la Dark Fantasy. J’ai pris un bon coup dans le museau, avec ce premier tome, de plus les dessins, couleurs sont splendides, le livre est excellent qualité, c’est top mais cela dégage peut d’ondes positives, ce qui rend ce type de saga relativement sélective pour son public. Par contre, je me suis surpris, une fois la fin du livre confirmé, de rapidement lire la suite, un signe ?