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abcaro l’ayant abandonnée, car trop occupé à gérer sa gloire (le salaud), Evemarie est obligée de continuer en solo les aventures de June. Après l’hymne Hey June, place au Magical Mystery June avec, évidemment, les éternels Beatles en guest stars et en musique de fond.
Toujours sur le mode de la chronique douce amère et, surtout, humoristique, Evemarie raconte le quotidien d’une jeune femme pleine de bagout et de doutes. Maintenant en couple, elle emménage chez son amoureux, une de ses copines a un bébé (cela lui rappelle le temps qui passe) et elle s’offre même une fin de semaine à Londres (Day tripper, of course) pour oublier le boulot, la paperasse administrative et le ménage qui n'avancent pas. Au-delà d’une impression de déjà lu ou vu mille fois, ce constat auto-fictionnel confirme que, de génération en génération, tout le monde en arrive à des questionnements et des interrogations similaires face à la réalité et à l’avenir. Si, l’autrice ne réinvente pas la roue ou ne propose pas de réponses plus définitives que celles de ses prédécesseurs, elle le fait néanmoins avec une franchise sympathique et une auto-dérision sans limite.
Visuellement, ces anecdotes sont expédiées en trois ou quatre cases. Vifs et tendus, les gags et les grands moments de solitude s’enchaînent sans coup férir. La mise en scène s’avère bien en place et « l’emballage » (décors, couleurs, etc.) recèle juste ce qu’il faut de détail pour être immédiatement compréhensible. Résultat, la lecture se montre agréable et directe.
Série en phase avec son époque et l’instantanéité des réseaux sociaux, Magical Mystery June se picore sur le pouce, un latté à la main et son téléphone portable dans l’autre (un peu d’adresse que diable, le multitasking n’a pas été inventé pour les chiens).
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