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rançois Truffaut (1932 -1984) est un des cinéastes les plus révérés du XXe siècle. Avec ses amis de la Nouvelle Vague (Jean-Luc Godard, Jacques Rivette, Claude Chabrol, etc.), il a tour-à-tour attaqué, secoué et renouvelé le Septième Art à jamais. Il est également le fruit de son époque, aussi bien pour ses bons côtés (la modernité, l’ouverture à la culture pour tous, la libération des mœurs) que les mauvais (l’opprobre sociale d’être né sous X, l’Occupation, etc.), autant d’éléments qui ont nourri son œuvre et sa pensée. Son talent et sa persévérance l’auront conduit du caniveau et de la maison de correction aux honneurs les plus grands et à la gloire internationale. Un véritable rêve américain, à la française !
Malheureusement, la biographie que propose Noël Simsolo se montre particulièrement poussive et peu engageante. Organisée classiquement autour de nombreux retours en arrière, celle-ci reprend méticuleusement les grandes étapes de la vie du réalisateur des 400 coups. La matière est bien là, mais le scénariste s'est limité à aligner les années et les rencontres en faisant fi du cœur de son sujet. Peu ou pas de réflexion sur le cinéma en lui-même, aucune réelle mise en contexte et des personnages plus ou moins célèbres qui ne font que passer au détour d’une discussion résumée en une ou deux cases bavardes. À la défense Simsolo, il est vrai que la trajectoire atypique de Truffaut a été bien remplie et qu’il a certainement été difficile de faire des choix. La narration manque néanmoins drastiquement de personnalité ou d’un réel point de vue.
Il en va de même pour la mise en image terriblement terre-à-terre de Marek. Un découpage dramatiquement plan-plan, des protagonistes difficilement reconnaissables (dommage qu’aucun trombinoscope n’ait été ajouté en fin d’album, celui-ci aurait été le bienvenu afin de situer tel acteur ou producteur) et des couleurs passe-partout sans lumière ni résonance, l'ouvrage fait vraiment pâle figure. L’ensemble reste lisible, mais là aussi, il est en droit de se demander où sont passées l’énergie et la passion qui animèrent cet artiste tout au long de son existence.
Purement factuel, François Truffaut remplit sa part du contrat. En revanche, pour ce qui est de sa vision du cinéma et de son influence sur les écrans noirs du monde, il faudra attendre la prochaine séance.
Pour moi, il y a biographie et biographie. Certaines sont intéressantes car originales et d'autres sont barbantes à souhait. Celle consacrée à l'illustre cinéaste français François Truffaut ferait plutôt partie de la seconde catégorie dans mon classement tout à fait personnel.
La façon dont sont amenées les choses ne m'ont pas paru très naturelle de même que les dialogues dans les différentes situations qui ne sont pas crédibles. Il y a un forçage que j'ai tout de suite senti et qui m'a un peu déstabilisé. La lecture n'a pas été très agréable et c'est plutôt long.
Sur le personnage lui-même, il y a toute une glorification qui est faite parce que c'était un homme à femme qui collectionnait les conquêtes les plus prestigieuses en n'étant pas très fidèle à son épouse. Je suis désolé mais je n'aime pas trop ce genre de personne sans vouloir porter un jugement sévère. Le pire, c'est cette espèce de glorification qui me fait penser à toutes ces malheureuses victimes de l'amour. Des gens de pouvoir utilisent parfois leur notoriété et se croît tout permis en la matière. Je n'adhère pas, désolé.
Certes, il y aura une insistance sur son apport au cinéma français à commencer par la nouvelle vague et sa rivalité légendaire avec Jean-Luc Godard. Il y aura également les rencontres assez intéressantes notamment avec Alfred Hitchcock ou encore Steven Spielberg où il aura un rôle dans « rencontre du troisième type ». Mais bon, son rôle de contributeur sera affirmé sans en faire la démonstration manifeste. Cela ne saute pas aux yeux.
Après, il y a tout de même un parcours très intéressant : enfant non désiré, décrochage scolaire et école buissonnière, misère et prison, asocial dans le milieu du cinéma puis reconstruction chez les Bazin avant de conquérir le cinéma français jusqu'à son ultime consécration avec le film « le dernier métro « qui rafle tous les césars en 1981.
Son apport au cinéma est incontestable mais cette biographie n'est point à la hauteur.