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u 36 Quai des Orfèvres, la PJ est en ébullition. Un indic vient de baver. L’ennemi public numéro un, René la Canne, loge dans un restaurant. C’est le jour de gloire du commissaire Tigran Vercorian. Il tient enfin son crâne (trophée en langage de flic). Un ancien de la deuxième division blindée du général Leclerc se rappelle alors à son bon souvenir et lui demande de l’aide afin de retrouver une Rochambelle (ambulancière volontaire de la 2e DB). Moment inapproprié s’il en est ! Aussitôt, le gradé décline maladroitement l’affaire, avant de lui glisser la carte de l’agence de détectives de son fils, Atom.
Yann et Schwartz poursuivent l’exploration des fifties façon pavé parisien et rose à la boutonnière. L’hommage à Maurice Tillieux n’est jamais loin, à défaut d’avoir eu l’autorisation des ayants droit d’animer Gilbert, Libellule et Queue-de-Cerise. Cependant, le scénariste construit ici une enquête un peu facile visant à incorporer les prémices de l’intrigue du tome à paraître, Du Mouron pour deux petits Moineaux. Et il étoffe encore sa galerie de personnages, au détriment de certains faire-valoir qui semblent être un poil sous-exploités (Jojo la toupie et la jolie Mireille).
À l’allure de la Peugeot 203, l’auteur cherche le bon mot et joue surtout de la gouaille. Ce parler de titi popularisé par le dialoguiste Michel Audiard tout au long du film culte de Georges Lautner, Les Tontons Flingueurs (1963). Y’a du rififi dans l’tout Paname, lorsqu’en plus, Yann rajoute les querelles en arménien dans le texte, le jargon des forces de l’ordre et la corporation des bouchers qui, évidemment, communiquent en largomuche de louchébem (l’argot des découpeurs de bidoches). Ça sonne le début des trente glorieuses au sein de la pègre intra-muros, mais ça alourdit le récit façon cinéma de papa ! Puis, les arcs narratifs se recoupent subtilement. Les différents enjeux permettent de clôturer l’aventure à la fois avec cohérence et avec maîtrise. Bref, le gratte-papier a du métier !
Olivier Schwartz n’est pas un héritier de l’école de Marcinelle. Il emprunte plutôt la voie tracée par Yves Chaland. Une sorte de « néo-ligne claire », faite de mouvement et d’élégance, souvent qualifiée de rétro-futuriste. Ce style du dessinateur nantais nécessite un peu d’espace, notamment afin de varier l’épaisseur du pinceau, légèrement chargé d’encre dans les courbes. Or, l’exposé évolue beaucoup par des formules bien senties exprimées en intérieur. Les passe d’armes en champs, contre-champs, ou en plongée, contre-plongée, ne lui offrent pas de véritables plans iconiques. Hormis des grandes vignettes d’exposition, le découpage est principalement constitué de cases réduites dans lesquelles fourmillent plusieurs protagonistes laissant peu de place au délié. Au regard de ces conditions, l’illustrateur livre une belle prestation qui s’apprécie davantage au fil des pages du grand tirage dit « vintage » de la maison Dupuis (seulement 700 exemplaires). Et pour les extrémistes du bel ouvrage au larfeuille débordant d’avoine, une luxueuse version sera également proposée en avril prochain par les éditions Black & White et augmentée, parait-il, d’une histoire courte de Gil Jourdan. Voilà, la boucle est bouclée.
Atom Agency, Petit Hanneton ne bénéficie pas de l’effet de surprise du précédent opus, mais demeure pourtant une entreprise agréable qui, par moments, fait briller les mirettes, colle un sourire à la margoulette et tire les badigoinces jusqu’aux esgourdes !
Bon, j’ai pas marché.
Je ne comprends pas bien le principe de faire une BD à l’ancienne quand la BD a évolué pour justement ne plus être à l’ancienne.
On a donc l’impression de lire un vieux truc – de ce côté-là, c’est très réussi mais ce n’est pas vraiment ce qui me branche.
Comme il n’y a pas de rebondissements majeurs ou surprenants, ça m’a un peu glissé dessus…
Quand Yann cesser a-t-il de privilégier les références au scénario ? Prenant depuis quelques trop nombreuses années plaisir a truffer ses planches de références historiques ou populaires, il en perd le sens du scénario qui faisait le charme de ses débuts. Non, farcir des planches entières d’argot de bouchers ou de jurons arméniens ne fait pas une histoire, ça ne sert qu’a remplir et à -peut-être- amuser son auteur mais pas ses lecteurs. Là où un Goscinny instillait soigneusement ses références, permettant une lecture à plusieurs degré, Yann y va à la truelle en insistant lourdement sur des gags qui finissent par perdre toute saveur.
bd avec 2 histoires sans consistance dont une des 2 histoires annonce le sujet du tome 3
beau dessin de Schwartz mais dialogue avec traduction lourdingue de Yann