L
e baron Bizarre et ses sbires ont eu raison d’Adventureman et de ses équipiers. Fin de l’histoire ! Mais pour Tommy, il ne peut en être ainsi, les méchants ne gagnent jamais ; ce qui va singulièrement compliquer la vie de Claire, sa mère…
Glénat regroupe dans un format atypique et généreux, doté d’une couverture bénéficiant d’un vernis sélectif, 4 issues Adventureman publiées – outre Atlantique - au second semestre 2020 chez Image Comics.
Pour l’occasion, Matt Fraction (The Immortal Iron Fist, Hawkeye, Sex Criminals…) signe un récit initié il y a déjà une dizaine d’années. Construit sur une mise en abime puisqu’Adventureman ne subsiste dans les mémoires qu’au travers du récit fait de ses aventures, la découverte inopinée, plus de quatre-vingt ans plus tard, d’un nouveau manuscrit pourrait être de nature à inverser le cours des choses et de faire de Claire Connell et sa famille les nouvelles forces vives de l’Adventure Incorporated, seules capables de s’opposer aux hordes maléfiques désormais à la main de Thevita… Dit comme ça, tout ceci peut paraître confus et là réside l’un des charmes de ce scénario qui - sur des bases pulp - re-codifie quelque peu le genre avec une héroïne un brin déjantée, sourde et, accessoirement, mère célibataire ! Pour tout dire, cet album doit se lire au second degré pour en apprécier la (fausse) naïveté, l’autodérision (sous-jacente) et les messages (subliminaux).
L’autre point fort de ce premier volume, se déroulant dans un New York contemporain mâtiné d’Art Déco, est à rechercher dans le travail graphique des époux Dobson (Wonder Woman, Spider-Man/Black Cat,...) qui fait preuve d’une parfaite lisibilité et bénéficie - encore une fois - du design caracters, si typique, de Terry Dodson. Utilisant toujours ses pinceaux et l’encre de Chine Royal Talens, Rachel Dodson livre des encrages parfois un peu marqués, mais qui rehaussent parfaitement la couleur numérique de son mari. À noter également, le lettrage de Clayton Cowles qui réussit la gageure de donner à entendre les bruits perçus pour une malentendante… et fait de l’environnement sonore un élément narratif à part entière !
La fin et tout ce qui s'ensuit est un pur divertissement, de ceux qui ramènent délicieusement en enfance et qui font passer un agréable moment.
Sur la base du croisement entre les mondes imaginaires et réel, on relève une touche de Lewis Caroll dans cette Audrey Hepburn (physionomie utilisée par Dodson depuis longtemps sur à peu près toutes ses héroïnes) qui court partout, n’a jamais peur et rencontre des personnages bien étranges entre rêve et réalité, montée sur sa vespa. Le schéma est classique mais est relevé par quelques originalités comme la surdité de l’héroïne (il n’y a pas que Daredevil qui a le droit d’être handicapé!) ou donc cette famille bien surprenante et que l’on va découvrir plus en détail dans les prochains épisodes. Le charme de Claire et le peps du dessin de Dodson font beaucoup, de même que le design général parfait. Le côté très généreux des dessins correspond à une narration compliquée (comme souvent chez les scénaristes de comics) volontairement cryptique. C’est l’ambiance qui veut ça même si on aurait pu attendre quelque chose de plus simple et linéaire. Si vous êtes habitués aux comics cela ne devrait pas vous déranger.[...]
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