E
lsa a quinze ou seize ans. La vie est plutôt belle pour elle : elle a des amis, elle est amoureuse... Mais le divorce de ses parents, et surtout le fait que sa mère aie rencontré quelqu'un d'autre la déstabilise complètement. Il n'en faut pas plus pour qu'une plaisanterie anodine sur son tour de taille la fasse basculer dans l'anorexie. Malgré le soutien de Camille, sa meilleure amie, les fréquentes disputes avec sa mère plongent la jeune fille dans un mutisme total, que ne viennent rompre que des insultes à l'attention de Pedro, l'"intrus", le nouveau petit ami de sa mère. Comment Elsa et son entourage vont-il gérer cette crise grave ?
Tendre Banlieue est une série connue des bibliothécaires de collège, chaque nouvel opus traitant d'un problème de la vie des adolescents. Ce 17ème tome aborde le problème de l'anorexie. Essaye d'aborder, car il n'y parvient réellement pas. Les dialogues mièvres énervent plutôt qu'ils n'apitoyent, la jeune fille se referme sur elle-même sans que personne ne s'en rende compte, et tout se termine si bien dans le meilleur des mondes qu'elle n'a besoin ni de psychologue, ni de médecin pour s'en sortir ! Graphiquement, on n'est pas vraiment gâtés non plus. Un dessin statique, sans aucune vie, accompagne ce scénario, sans même réussir à y coller. La jeune fille, censée peser 30 kilos, n'a pas minci d'un millimètre depuis le début de l'album ! Son visage a le même ovale, ses cuisses la même forme... Dommage, pour un album réaliste... Est-ce le lecteur qui a vieilli depuis qu'assis par terre à la bibliothèque il lisait Tendre Banlieue, ou la série qui n'est plus en phase avec le monde ? Ou même est-ce son niveau qui a sérieusement baissé ?
Cet album avait la saveur d'une madeleine de Proust : mais la farine s'est gâtée, le plaisir est gâché. Et l'on n'ose plus ouvrir les tomes précédents, de peur d'avoir la même réaction. Peut-être est-il temps de revoir la manière dont on s'adresse aux adolescents, de peur de les ennuyer définitivement.
Sujet difficile abordé avec pudeur, l'anorexie n'est qu'effleurée, mais ce livre ne prétend pas résoudre le problème.
Pas le meilleur, mais on peut s'y retrouver dans le style elliptique de Tito.
La chronique de Léga est trop sévère, il n'est pas dit qu'Elsa est anorexique.
Mais je comprend qu'on puisse finir par se lasser par le style de Tito.