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ébut 1899, Tibor est libéré. Un peu de justice de temps en temps, ça fait du bien. Par contre, toutes les économies de la bande ont servi pour payer l’avocat et la caisse est vide. Il va falloir trouver un moyen de se refaire. De son côté, Eugénie a un « rendez-vous » avec Sarah Bernhardt. La fillette a bien l’intention de prendre au mot la grande tragédienne et lui prouver, qu’elle aussi, elle sait jouer et réciter des vers. De plus, s’approcher ainsi de la haute société pourrait également se révéler intéressant, financièrement parlant.
Suite et fin de L’oiseau rare. Après un premier tome mettant plus de l’avant la Zone, les auteurs ont situé la majorité de l’action dans les beaux quartiers de la Capitale. Au centre du scénario, Sarah Bernhardt concentre l’attention. Immense actrice adulée par les foules, c’était aussi un personnage fantasque pouvant être très dure à la ville. Cédric Simon en dresse un portrait presque glaçant qui lui permet d’habilement mettre en scène les désillusions que rencontre Eugénie quand celle-ci réalise que les feux de la rampe cachent parfois des vérités peu reluisantes. Pas de souci cependant, la jeune fille a de la ressource et saura utiliser à bon escient ces leçons de vie. Le reste de l’intrigue se montre amusante, malgré quelques facilités dans ses fondements et son déroulement.
Graphiquement, Éric Stalner continue sur sa lancée et offre une reconstitution flamboyante du Paris de la Belle époque. Découpage savant, angles de vue audacieux, rendu riche – les excellentes couleurs de Florence Fantini sont à relever – et une délicieuse galerie de protagonistes de toutes sortes, le dessinateur ne s’est pas économisé et le résultat s’avère plus que probant.
Peut-être moins percutant qu’Eugénie, La grande Sarah clôt néanmoins agréablement le diptyque. Minutieusement réalisée et racontée, cette histoire pleine de rebondissements dignes du meilleur théâtre de boulevard devrait régaler les amateurs de BD classique les plus exigeants.
Un deuxième opus plus orienté arnaque, comme dans le film… 'l'Arnaque' pour un résultat jubilatoire et encore plus plaisant à lire que le premier.
Ce changement scénaristique a relancé mon intérêt après un premier opus plus dans la chronique et critique sociale des laissés-pour-compte de la société haussmannienne.
Un diptyque fort plaisant et doté du très beau trait d'Eric Stalner.
j'ai vraiment aimé ce diptyque ! Un scénario mêlant histoire et fiction, avec rebondissements et humour. une vraie réussite. je ne suis pas spécialement fan du graphisme habituel de Stalner, sauf que là, à se demander s'il n'a pas été touché par la grâce ! Un dessin réaliste et plein de détails. Bravo pour les scènes de marché, entre autres. En résumé, une BD rare (oui, c'était facile, je sais...)
Un tome 2 un peu décevant, pour moi. Le tome 1 avait des allures très réussies d'évocation sociale et historique, le Paris Haussmannien, la Zone, les marginaux et autres rejetés traités avec une tendresse assumée. Ce tome 2 vire un peu trop à mon goût au scénario d'arnaque tarabiscotée, ce n'est pas l'intérêt que j'avais trouvé au premier. Par contre, dessin superbe, dans les beaux quartiers comme dans les bas fonds, un régal, décors aussi bien que personnages.
Aussi indispensable que le 1er je le conseille. Très beaux dessins et un scénario très intéressant et original
Second volume très différent d’un premier qui réussissait plutôt bien sa description historique en parvenant avec difficulté à s’envoler. Ici on change de registre en délaissant la chronique sociale pour un scénario d’arnaque. Eugénie avait dit à la fin du tome un qu’elle allait « faire raquer » la grande Sarah et sa supériorité pédante, voici donc son plan assez subtilement présenté par le scénariste, suffisamment pour qu’on n’y voit que du feu. Par l’enchevêtrement de séquences qu’il ne lie pas, Cédric Simon parvient progressivement à mener son histoire comme un agencement de saynètes que la conclusion fera se rejoindre. Le risque de ces schémas est celui du Deus ex Machina, de la conclusion un peu facile, un peu fabriquée. Cependant les personnages sont suffisamment installés (tant dans l’écriture que graphiquement) pour nous détourner l’attention comme les pickpockets qu’ils sont, le temps que la magie fasse son effet.[...]
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