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n aiglon a fait une chute et se retrouve coincé dans une fissure ! Il faut réagir vite, car il est blessé. À la demande de Grand Aigle, Yakari prend les choses en main. Il lui faudra bien du courage et l’aide de ses amis pour oser s’engager sous la montagne afin de secourir le malheureux.
Après deux histoires dans la continuité, Joris Chamblain laisse les rênes de Yakari à Xavier Giacometti. Scénariste néophyte, ce dernier connaît néanmoins parfaitement l’univers du petit papoose, ayant travaillé longtemps sur la série animée ainsi que le récent long métrage. Avec Le fils de l’aigle, il propose une intrigue minimaliste au rythme soutenu et aux rebondissements incessants. Ce choix éditorial limité surprend un peu, mais apporte indéniablement du peps à la collection. Par contre, le traditionnel ton poétique et naturaliste paie le prix de ce changement de direction narrative. L’intention de modernisation est compréhensible, cependant force est de constater que le résultat perd passablement en originalité et finit même par ressembler beaucoup à un produit jeunesse standard dans lequel n’importe quelle équipe de héros aurait aussi bien pu faire l’affaire.
Heureusement, aux pinceaux, Derib continue d’animer avec le même plaisir les tribulations amérindiennes de son personnage fétiche (avec Buddy Longway, il va sans dire). Dans cet album riche en protagonistes, il a également l’occasion de dépeindre plusieurs animaux-acteurs déjà bien connus des lecteurs. Efficace et élégant comme à son habitude, le dessinateur se fond superbement dans ce scénario à haute intensité. Visuellement, les nombreuses vues montagneuses sont à relever. À l’instar de son ami Cosey, Derib démontre un talent extraordinaire quand il s’agit d’illustrer les sommets et les paysages minéraux.
Très, voire trop, centré sur l’action pure, Le fils de l’aigle offre une lecture forte en émotion. Dommage que celle-ci s’avère forcée et artificielle tant elle repose sur des ficelles dramatiques élémentaires.
Yakari est un jeune garçon capable de parler aux animaux et de se faire comprendre d'eux. Il est entouré de Grand Aigle, son totem protecteur, et Petit Tonnerre, son petit cheval fougueux. Cependant, Yakari est un gentil héros auquel il arrive des aventures bien prévisibles. La morale est toujours sauve grâce à la patte de l'auteur Dérib très imprégné d'une certaine culture. Nos enfants l'adorent et c'est bien l'essentiel !
Quant à moi, je trouve qu'il manque à cette série quelque chose pour l'élever au panthéon des séries "culte" de jeunesse... Peut-être un peu de modernité et d'exigence, tout simplement. Il reste que les valeurs morales transmises ne sont pas à remettre en question. C'est utile dans un monde qui perd petit à petit ses repères.