S
ourit-elle uniquement aux audacieux ? Finit-elle toujours par tourner ? N’arrive-t-elle qu’au petit bonheur et comment s’en saisir ?
Elle, c’est la chance ! Celle qui fleurit tous les vendredi 13 et parfois dans un champ de trèfle.
Avec ce nouvel album, destiné préférentiellement à un jeune public, Pozla disserte graphiquement sur une histoire à la portée universelle. En soi, le scénario suit les grandes lignes d'un conte où il est question d’un petit bonhomme, un rien benêt, et selon - les latitudes – d’un tigre ou d’un loup, mais pas seulement ! Toutefois, l’auteur de Monkey bizness prend soin de l’incrémenter de nombreuses touches personnelles, de celles qui confèrent à ce récit une singularité attachante.
Au fil de planches dont la douce naïveté et le trait en liberté plairont aux plus petits tout en séduisant les plus grands par leur humour aigre-doux et leur dynamique, L'Homme qui courait après sa chance est une jolie fable intergénérationnelle à apprécier à plusieurs, un soir de mauvais temps… ou de confinement !
La chance n’est-elle pas surtout que ce que l’on en fait ? C’est ce dont il semblerait être question ici !
Je n'attendais pas grand chose de ce conte pour enfant lorsque j'ai commencé ma lecture. J'avais entendu parler de ce titre qui était tout simplement assez plébiscité ce qui a hâtisé ma curiosité. Bien m'en a pris car j'ai été bien servi.
En effet, ce conte va provoquer des crises de larmes chez les jeunes enfants tant la fin est assez horrible. Pour une fois, cela ne se termine pas très bien pour notre malheureux bonhomme qui courait après sa chance. J'espère que les parents ne vont pas se liguer contre cette bd ou faire des procès pour les cauchemars que cela va provoquer.
J'ai un avis sur la question que je vais donner sans prendre des pincettes. Certes, le conte ne se termine pas bien mais il donne une vraie leçon de vie aux enfants qui vont alors réfléchir pour ne pas commettre les mêmes erreurs. Au final, cela sera assez salutaire pour l'enfant qui aura intégré cette règle.
Bien entendu, chacun élève son enfant comme il le souhaite dans le respect des lois et des règlements. Moi, je ne suis pas le genre à surprotéger car cela produit généralement l'effet inverse. La vie n'est pas un conte de fée et il vaut mieux être bien préparer pour pouvoir l'aborder sereinement sans encombres. Pour moi, cette BD constitue en soi une certaine forme de protection contre la bêtise humaine.
Au final, une très belle réalisation parfaitement bien réfléchi et qui amène à la réflexion sur le cours de nos vies.