1972, Cœur de la jungle vietnamienne. Un village Viêt-cong est sur le point d'être rasé par les marines. Au cours de l'attaque, deux hélicoptères semblent avoir été détruits par la seule force mentale d'un petit garçon. Stress du combat, hallucinations ? 1989, L.A., une série de meurtres étranges décime la tête de la maffia chinoise. Curry, un des G.I. présents en 1972, y voit resurgir la marque du jeune garçon. Son enquête va le mener au contact d'une non moins étrange secte...
On peut s'interroger sur l'opportunité de la réédition d'un album paru chez Bagheera il y a 15 ans de cela. Certes, il y a le dessin de Juan Gimenez, surtout connu pour sa collaboration avec Alejandro Jodorowski sur La Caste des Métabarons, qui trouvera certainement son public. Bien qu'il ne soit pas ici encore au sommet de son art, la technique est déjà là, notamment son talent pour l'utilisation de la couleur. Comme souvent lors de rééditions, le fait d'avoir un recul important sur l'œuvre d'un artiste permet une lecture où l'on guettera les prémices de ses œuvres suivantes.
L'histoire qui nous est contée ici valait-elle donc elle aussi cette réédition ? Le "pitch", s'il était original il y a quinze ans, sonne désormais comme un air trop connu. L'enquête de Curry n'a ni véritable souffle ni véritable suspens, histoire dont le personnage principal n'est que le spectateur de ses propres péripéties. De plus le fond mystérieux et fantastique est largement sous-employé, ne servant de prétexte qu'au talent graphique de Gimenez. Bref un album dont l'intérêt n'est pas flagrant, surtout en sortant lors de la "rentrée" de l'ensemble de l'édition BD.
Les fans de Gimenez y trouveront peut-être leur compte, quant aux autres, la pléthore de titres disponibles en cette période leur fera probablement passer leur chemin. Restera la couverture qui est, bien qu'un tantinet gore, de loin meilleure que celle de l'album original.
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