« Cela ressemble à un rêve : (un souvenir ?) mon père et mes grand-parents sont à la même table et moi, l'enfant Matthias, je mange une part de tarte aux pommes avec en face de mes yeux une chaise vide. Où est maman ? Ces images reviennent régulièrement et après… Le trou noir. Aïe ! Le réveil est rude avec sa copine gueule de bois et son comparse l'incruste, mal de dos. Il n'est plus possible de rester, il faut se tirer de cet endroit paumé où des doux dingues croient apporter une solution à la vie. Qui a dit que je voulais changer ? »
Jim et Antonin Gallo dévoilent la seconde partie du stage du chef d'entreprise en plein burn out. L'histoire de cet homme pourrait être celle de beaucoup d'individus, et c'est bien la force du récit. Le lecteur se met aisément à la place de ce Parisien qui vit à cent à l'heure et se retrouve en plein décalage, souffre avec lui et rit des situations cocasses. Entre les chèvres, le taureau, les nudistes auvergnats, les monos et ses collègues de «pénitence», il est très dur de lâcher prise. Avec un regard juste, pertinent et empreint d'empathie pour chaque personnage, les auteurs dépeignent ses difficultés car, avant tout, le changement ne peut survenir que quand l'individu le souhaite. Mais, finalement, la société n'est-elle pas trop embourbée pour permettre de se détacher de la technologie, de la montre, des relations toxiques… ?
Illustré de manière impeccable, ce diptyque interroge de manière intelligente et sans donner de leçons sur notre monde de fous.
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