I
l fallait bien que cela arrive un jour : à produire toujours plus, et encore et encore... Aux oubliettes la planète, l'empereur Toxico ne pense qu'au profit, il suffit ! Ce soir aura lieu une réunion secrète, lors de laquelle un plan d'action sera décidé. Les conditions de travail doivent changer ! Pendant qu'Apollo soignera sa mère, son père et les ouvriers tenteront de trouver une solution, il en va de la survie de tous.
Un futur où l'air est devenu irrespirable et même toxique, un dirigeant sans cervelle ne se souciant que de l'argent et un monde dans lequel les hommes sont remplaçables : le postulat est manichéen et cela fonctionne comme il faut. Dans cette première partie, un jeune garçon candide et son compagnon le rat (Anthracite, clin d'œil à Macherot) font une découverte qui sauverait la population, mais ils se heurtent aux autorités qui ont tout intérêt à garder le silence pour ne pas perdre le monopole économique. La fraîcheur du héros en miniature, ainsi que le cœur pur du papa, sont opposés à la bêtise du dictateur et la méchanceté de ses sbires, le tout fait mouche. La galerie de seconds rôles se révèle fournie et s'y trouvent les archétypes attendus, bien campés : le savant gaga, le petit chef capricieux, des gardes obéissants, une fillette débrouillarde... Le lecteur s'amuse et suit cette histoire trépidante avec plaisir.
Michel Colline se dit adepte du style "atome" : son graphisme est en effet particulièrement typé : une ligne claire, des bouilles rondes avec gros nez et moult détails. Un gris de fond et une trame dense accordent de la consistance et crée cette fameuse ambiance poisseuse, caractéristique de la planète polluée nommée Charbon. Le résultat se révèle sombre mais approprié et tout à fait lisible.
L'esprit deSpirou plane sur L'espoir, début d'un diptyque rétro-futuriste qui plaira aux nostalgiques, comme aux amateurs de récit d'aventure rocambolesque.
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