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ann de Kermeur ne transige ni sur l’honneur, ni avec la liberté de ses hommes, quitte à faire tonner ses pièces de 8 sur les positions françaises de Louisbourg.
Nouvel épisode d’outre-Atlantique pour l’envoyé de Louis XV, tiraillé entre les amers souvenirs du passé et les douces promesses du présent…
Patrice Pellerin est de ces auteurs qui prennent le temps (près de 5 ans depuis la sortie de Coulez la Méduse !) et dont la méticulosité à retranscrire l’atmosphère d’une époque tranche étrangement avec la culture actuelle de l’obsolescence instantanée. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder la précision « historique » avec laquelle le château de Kerjean* est rebâti, sans parler de l’architecture de Brest ou de la Méduse ! Se déroulant simultanément en Bretagne, en Acadie et à Versailles, le scénario impose une unité de temps (à défaut de lieu) qui limite les possibilités de narration. Ce faisant, Patrice Pellerin en profite pour dénouer quelques fils de l’intrigue dans cet opus qui semble devoir clore un cycle. Côté graphique, la magie opère toujours, surtout lorsqu’elle est en noir et blanc et l’Épervier possède un charme, un rien désuet, celui du bel ouvrage patiemment dessiné à grand renfort de documentation et où la mise en couleurs se réalise encore à la gouache et l’encrage… à l’encre de Chine et à la plume !
Sans jamais vraiment remettre en cause les codes de ses prédécesseurs, ce dernier album perpétue les vertus qui ont fait la série et son succès. Suranné comme ces films dits « en costume » où les héroïnes recevaient, en gage de leur courage et de leur abnégation, amour et protection, La princesse indienne relève d’un siècle, certes, révolu, mais en cultive délicieusement une forme de nostalgie.
* À noter, du 21 octobre au 01 novembre 2020, l'exposition de quelques-unes des planches à l’occasion de la sortie de l'album
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