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adrid, 1848. Don Vega apprend, par le bais d'une missive, que ses parents viennent de passer de vie à trépas. L'auteur de cette lettre, le père Delgado l'invite à rentrer immédiatement en Californie. Mais, sur place, le constat est dramatique. Un ancien général du nom de Gomez s'est emparé de nombreuses terres en expropriant leurs occupants. Aujourd'hui, c'est au tour de son domaine familial d'être dans le viseur et ce n'est pas une poignée de péons qui ralentiront ou arrêteront les funestes projets du spéculateur. Alors, pourvu d'un costume noir, d'un sombrero cordobés et d'un masque domino, il est...
« ...un cavalier qui surgit hors de la nuit... »
Né en 1919 sous la plume de Johnston McCulley, le personnage de fiction d'El Zorro – «renard» en espagnol - est universel. Du roman à la bande dessinée, du cinéma à la télévision sous la houlette du grand Walt Disney, tous les supports audiovisuels et de lectures ont relaté les péripéties du plus célèbre héros de tous les temps. Vengeur masqué pour préserver son identité, il n'a eu de cesse de rendre justice en combattant, œil pour œil, dent pour dent, ceux et celles qui répandaient le mal, prenant fait et cause en faveur des honnêtes gens qui furent abusés de quelque manière que ce soit. Dans ce qui à priori ressemble a un one shot, Pierre Alary (Mon traitre, Retour à Killybegs) cantonne son propos et son champ d'action sur une période bien précise, en l'occurrence, celle qui donna naissance et toute sa raison d'être à Zorro. Cette préquelle réussit dans son exercice d'accroche grâce à un scénario brillamment construit et qui ne desserre son emprise qu'une fois la dernière page tournée. De même, la narration, qui s'avère consistante, vient appuyer un récit, en définitive, passionnant, et qui, à l'image de Tornado, son étalon, ...
« ...cours vers l'aventure au galop... »
Pas seulement scénariste puisque également dessinateur sur l'album, Pierre Alary se distingue avec un trait semi-réaliste auparavant remarqué sur SinBad et Silas Corey. À cela, il peaufine son œuvre en y ajoutant sa touche personnelle. Un papier-calque ou un film adhésif quasi translucide et un cutter de précision sont ses outils privilégiés pour appliquer sa technique dite de la «trame japonaise». Ainsi, avec beaucoup de patience et de dextérité, cela permet de complexifier facilement un graphisme. De ce fait, et singulièrement, l'auteur, ...
« ...son nom, il le signe à la pointe de son épée... »
Don Vega réclame à cor et à cri une suite tant l'ouvrage est abouti et sera très certainement apprécié à sa juste valeur par toutes les générations qui ont été marquées ...
« ...d'un Z qui veut dire Zorro. »
Pierre Alary nous revient avec un 'one-shot' revisitant le mythe fondateur de Zorro.
Visuellement, l'auteur a appliqué de la trame japonaise et opté pour un format de type comics (assez inhabituel au demeurant). Les enchaînements et découpage sont au service d'une intrigue assez simple, pour une lecture fluide sur 87 planches.
M. Alary n'avait visiblement pas les droits sur leur totalité et n'a pu faire intervenir le sergent Garcia, le cheval Tornado et le serviteur Bernardo (ce dernier apparaît néanmoins en caméo), ce qui est dommage.
Un très bon album qui aura eu le mérite de me redonner envie de visionner le très bon film 'Le Masque de Zorro'.
Relecture (certains diraient "prequel") du mythe universel du justicier masqué, super héros qui n'a besoin ni de superpouvoirs ni de technologie futuriste, juste son épée, son cheval et ses compétences en escrime, Don Vega nous plonge dans la triste réalité historique de la Californie du 19ème siècle, alors que les états n'étaient pas encore unis. Où l'on découvre que El Zorro (le Renard) était un mythe avant le mythe, et qu'il n'est pas aisé de s'improviser redresseur de torts quand on n'a pas la fibre et qu'on a en face de nous les pires antagonistes possibles, à côté desquels Lex Luthor et le Joker font pâle figure : les propriétaires terriens et les politiciens.
Un traitement graphique somptueux où Pierre Alary joue de clair-obscur, de cadrages dynamiques et cinématographiques, de trames délicates extrèmement esthétiques et délicieusement vintage, et d'une narration fluide impeccablement rythmée.
Narrateur hors pair et graphiste de grand talent, Alary ne déçoit pas et l'album donne envie de se replonger dans Mon Traitre et sa très belle reprise de Moby Dick.
Don Vega sera sans doute la meilleure adaptation que j'ai lu de Zorro car elle s'inscrit dans un cadre historique précis. En effet, les jeunes Etats-Unis ont conquis le Texas (1845) puis la Californie (1848) en l'arrachant au Mexique.
Pour autant, la Californie n'est pas encore un état des Etats-Unis. Il va y avoir un important accord en 1850 où la Californie accédera au statut d'état et tout ce qui va avec. En 1849, c'est un peu le flou avec des propriétaires terriens du style de Gomez qui font leurs lois en spoliant des biens à d'honnêtes familles comme celle de notre héros.
J'ai adoré le fait que beaucoup d'individus se prennent pour Zorro comme pour dire « nous sommes tous Zorro » afin de lutter contre l'injustice. Cela rappelle l'époque Charlie. Certes, la forme a été moqué mais le fond reste juste et légitime.
Certains personnages sont vraiment minimisés comme Bernardo et d'autres totalement absents comme le drôle sergent Garcia. Cependant, nous avons un récit très âpre à la place qui ne laisse pas la place à la rigolade et qui revient surtout sur l'origine du mythe Zorro. J'ai bien aimé cette version tout à fait moderne et pertinente avec un dessin tout à fait à la hauteur.
Bercée comme beaucoup au son « d’un cavalier qui surgit hors de la nuit et court vers l’aventure au galop » des dimanches soirs, j’attendais avec impatience ce « Don Vega » signé Pierre Alary afin de raviver la nostalgie de l’enfance. Le dessinateur devient ici également scénariste, mais soumis au copyright de la marque ne peut utiliser ni Tornado, ni le sergent Garcia ou encore Bernardo . Il fait de cette entrave une richesse dans cet album solo : il s’éloigne de la version Disney, remonte aux origines du personnage de fiction et nous en livre une vision bien plus juste historiquement et surtout bien plus âpre…
Nous voici donc plongés dans la Californie du milieu XIXème siècle. A l’époque où elle n’appartient plus au Mexique mais ne fait pas encore partie des Etats-Unis. Période instable donc et par conséquent véritable aubaine pour les profiteurs en tout genre qui cherchent à se remplir les poches. Avides de pouvoir et de richesse, il font souffrir ou tuent les péons, ces pauvres travailleurs exploités et spoliés de leurs terres, condamnés pour survivre à travailler dans les mines aurifères. Parmi eux, le seigneur Gomez. Mais la révolte gronde. La légende de Zorro, le vengeur masqué, donne des idées à certains. Les péons s’organisent et tentent de résister. Malheureusement, la hargne et la violence des hommes de main de Gomez menés par le redoutable Borrow viennent à bout des pauvres hères masqués. Ce n’est que lorsque le fils Vega rentre d’Europe et revient dans le berceau familial que les choses vont prendre une nouvelle tournure…
Pierre Alary nous plonge dans un univers très western, avec des personnages archétypés et une intrigue finalement assez convenue (sauf le sympathique clin d’œil final). L’intérêt réel de l’ouvrage réside dans son traitement est très cinématographique. Son découpage est varié, rythmé avec des cadrages et des prises de vues spectaculaires . Son trait semi réaliste est très dynamique. Ses décors sont extrêmement travaillés. Il joue sur les éclairages et travaille en séquences différenciées par une palette de teintes en bichromie au services des ambiances. Enfin il utilise très brillamment la technique de la trame japonaise. L’ensemble a un petit ton vintage digne des fumetti qui colle bien au propos ; la fin ouverte laisse présager une suite et c’est tant mieux !
honnêtement je n'aurais pas mis un 4,2, mais plutôt un 3,3 à 3,4.
Un tome unique qui raconte une histoire libre en préquelle de notre héros bien aimé, j'ai nommé Zorro !
C'est beau au dessin et à la couleur mais le grand format ne convient pas du tout. On a l'impression d'avoir un comics agrandi en grand format, du coup le dessin parait moins riche et moins travaillé.
Côté histoire, c'est fluide et ça se lit bien, mais pas de quoi casser 3 pattes à un canard. La chute et le méchant sont sympas néanmoins. Les méchants auraient mérité un traitement plus approfondi. Il y avait de la matière pour faire un 3 tomes je pense, surtout avec l'intrigue politique sur le devenir de la Californie.
Les remerciements de l'auteur en fin de tome sont assez saoulant: on a l'impression qu'il a du reconstruire le word trade center tout seul pour pondre ce tome ... une pleureuse le gars !
Je n'aurais pas mis ce one shot dans mes priorités, mais j'ai passé un bon moment en le lisant. Durée de lecture: 2 soirs avant de m'endormir.
Encore un bel album réalisé par Pierre Alary.
L'on reconnait le travail de trame japonaise déjà utilisé sur les albums précédents (notamment Mon traitre, Retour à Killybegs).
C'est splendide...
Le scénario très bien élaboré de ce prequel montre que Pierre Alary manie aussi bien la plume et le crayon que Zorro son épée.
A découvrir ...