Cher lecteur de BDGest

Vous utilisez « Adblock » ou un autre logiciel qui bloque les zones publicitaires. Ces emplacements publicitaires sont une source de revenus indispensable à l'activité de notre site.

Depuis la création des site bdgest.com et bedetheque.com, nous nous sommes fait une règle de refuser tous les formats publicitaires dits "intrusifs". Notre conviction est qu'une publicité de qualité et bien intégrée dans le design du site sera beaucoup mieux perçue par nos visiteurs.

Pour continuer à apprécier notre contenu tout en gardant une bonne expérience de lecture, nous vous proposons soit :


  • de validez dans votre logiciel Adblock votre acceptation de la visibilité des publicités sur nos sites.
    Depuis la barre des modules vous pouvez désactiver AdBlock pour les domaine "bdgest.com" et "bedetheque.com".

  • d'acquérir une licence BDGest.
    En plus de vous permettre l'accès au logiciel BDGest\' Online pour gérer votre collection de bande dessinées, cette licence vous permet de naviguer sur le site sans aucune publicité.


Merci pour votre compréhension et soutien,
L'équipe BDGest
Titre Fenetre
Contenu Fenetre
Connexion
  • Se souvenir de moi
J'ai oublié mon mot de passe
AD

Square Eyes (Delcourt) Square Eyes

13/10/2020 9859 visiteurs 7.5/10 (2 notes)

L égèrement groggy par une trop longue absence, Fin Ueda-Soto s’aperçoit qu’elle est, pour la première fois, orpheline des Réseaux. Pourquoi ? Par brides, la mémoire de cette soirée lui revient… Désormais, une course contre la montre s’engage. Se souviendra-t-elle de tout à temps pour éviter cette catastrophe qu’elle a elle-même initiée ?

Square Eyes est probablement la révélation graphique de cette fin d’année, un peu comme l’avait été Moi, ce que j'aime, c'est les monstres en 2018.

Imaginée - au départ - comme une nouvelle qui fut finaliste de l’Observer's graphic short-story prize en 2010, le même qui consacra un an après Isabel Greenberg, Anna Mill et Luke Jones reviennent huit années plus tard avec… une dystopie de près de deux cent soixante pages !

À dire vrai, Square Eyes demande une certaine implication ! Tout d’abord, il y a beaucoup de choses sur lesquelles le regard doit se porter, tels le jeu dans les couleurs ou les textures puis ces phylactères parfois illisibles. L’analogie peut être faite avec des films comme Matrix ou Inception où les effets spéciaux prennent l’entendement à défaut en saturant le cerveau d’informations ayant un cadre conceptuel et des référentiels spatiaux exempts de tout cartésianisme. Dans cette société d’un futur proche, la connectivité permanente est la norme. L’existence devient relative et mouvante selon son accès aux réseaux. Ceux qui en ont les moyens échappent à un quotidien des plus sombres construit par des imprimantes 3D gigantesques qui recomposent sans cesse une ville qui n’est que l’écran sur lequel chacun projette ses illusions. Dans ces lendemains qui déchantent, la ségrégation sociale se fait par l’accès à la technologie et la société est atomisée par une interactivité électronique qui conduit à l’isolement…

Si cette réflexion sur l’IHM et l’urbanité ne démérite en rien malgré un scénario parfois abscons, notamment dans son final, tout cela est pratiquement relégué au second plan par le graphisme, hors norme, d’Anna Mill.

Alliant différentes sensibilités (pour ne pas dire styles), la jeune dessinatrice anglaise - qui se réclame d’Edmund Dulac, Winsor McCay, Moebius et Katsuhiro Otomo - est aussi à l’aise sur les scènes réalistes que sur les illustrations pleines pages d’une existence 4.0 ou les séquences monochromes d’une urbanisation fantomatique et hiératique. Mais, le plus intéressant reste la manière dont la designer britannique retranscrit cette virtualité de la vie, comment elle illustre à travers son dessin immatérialité des choses par le truchement d’allégories graphiques, tels ces doigts pianotant dans le vide ou ces superpositions de transparences pour rendre compte d’un univers holographique… Et que dire de ces dialogues organigrammiques et fleuris, de ces changements incessants de perspective afin d’explorer simultanément les trois dimensions de l’espace ou ces planches de transition aux tonalités pseudo-polarisées. Certes, l’accumulation pourrait apparaitre pesante, mais la façon dont Anna Mill figure et suggère tout cela force une forme d’admiration.

Square eyes est une véritable claque visuelle. Une grande dessinatrice vient (peut-être) de débarquer en France !

Par S. Salin
Moyenne des chroniqueurs
7.5

Informations sur l'album

Square Eyes (Delcourt)
Square Eyes

  • Currently 4.27/10
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
  • 6

Note: 4.3/5 (11 votes)

Poster un avis sur cet album

Votre note :
Vous devez être connecté pour poster un avis sur le site.