A
lors que Darby se retrouve privé de ses pouvoirs et livré à lui-même, le professeur Henkel se voit contraint de reprendre ses travaux. Il observe l'évolution de Mila tandis que Billy débarque à New-York. Le garçon découvre impuissant que le gouvernement veut faire des Black Panthers les boucs émissaires de la catastrophe de la clinique. Il n'en faut pas plus pour que la ville, déjà au bord de l'explosion, s'embrase...
Après Canicule, le très convaincant tome un, revoilà Stéphane Perger et Luc Brunschwig pour le deuxième acte de leur série hommage à Photonik. Le duo ne se contente pas de resservir les points forts - dessins de haut vol et scénario travaillé - du premier volume. Le scénariste des Frères Rubinstein ancre un peu plus son récit dans l'après Vietnam et l'histoire des États-Unis. S'appuyant intelligemment sur l'opposition entre les suprématistes blancs et les activistes de la communauté noire, il pose un contexte politique et sociétal tendu à souhait. Au milieu de cette poudrière, ses héros naviguent tant bien que mal, ballotés entre l'urgence de leur condition, la découverte de leurs pouvoirs et la volonté de l'armée de récupérer les sujets de son expérience.
Un cadre parfait pour travailler un peu plus leurs psychologies tout en tissant des liens entre eux. Les différentes pistes ouvertes sont creusées, enrichies voire fermées en privilégiant au besoin le suspense ou la dramaturgie. Le puzzle prend tranquillement forme tandis que les enjeux et les menaces se précisent de plus en plus. La mise en scène s'avère à nouveau impeccable ; l'entrelacement des trois trames principales (une pour chacun des protagonistes centraux), ainsi que l'imbrication des différentes lignes temporelles restent d'une lisibilité exemplaire. Pour cela, couleurs et découpage sont judicieusement utilisés. Mais le travail du dessinateur de Brûlez Moscou ne se cantonne pas à cette narration étudiée. Son trait précis, autant sur les décors que sur les expressions ou l'apparence de Mila, Darby et Billy ainsi que les nombreux personnages secondaires, participe à une immersion constante et rend ces cent-vingt-deux planches prenantes jusqu'à l'ultime case.
Avec Black Power, Stéphane Perger et Luc Brunschwig enfoncent le clou. Leur Luminary éteint les doutes et allume la flamme d'une série épique, aux thèmes actuels et, surtout, excellente !
Lire la preview du tome 1.
Lire la chronique du tome 1.
Les choses ne s'améliorent pas avec ce 2nd opus.
Pire, il s'enlise dans la noirceur, et la politique et le sociétal prennent trop de place dans ce faux comics.
Arrivé au terme de cet album, je n'ai même plus envie de savoir la suite. J'ai compris que je n'aurais pas droit à Photonik, mais à un erzatz sans saveur, où on m'oblige à me rappeler combien les blancs sont détestables et les noirs de pauvres victimes de la société.
J'arrête là.
De toute façon, l'éditeur et les acheteurs aussi, visiblement.
J'ai savouré ce second tome que j'attendais avec impatience, même si pour être honnête, j'ai été un peu déçu.
Certes, on reste dans la même veine avec un graphisme soigné, un découpage dynamique et une colorisation toujours aussi belle. Mais concernant l'histoire, celle-ci patauge un peu et s'est éloignée de la dynamique et de la direction prise dans le premier opus.
La majeure partie de l'album concerne les violences et les oppositions entre les différentes classes ethniques de New York, qui ont évidemment un rôle depuis le début mais qui s'en trouvent être trop présentes.
De plus, l'apparition de nouveaux personnages et notamment de Paolita et de son combat contre la drogue et la prostitution vient malheureusement trop mettre de coté les personnages principaux et la trame.
Je suis bien conscient que tous ces choix sont réfléchis et auront forcément un rôle pour la suite, mais j'espère juste que tous sera cohérent.
Toujours un très bon point pour les multiples flashbacks et temporalités, subtilement amenés dans l'album et qui apportent énormément à la compréhension et au déroulement de tous les évènements.
Le dernier chapitre nous laisse à penser que le troisième (et dernier tome normalement) sera riche en rebondissements et s'achèvera en apothéose. En tous cas, je ne manquerai pas de le lire.
Soyons patient et croisons les doigts.
Luminary avait été un de mes coups de cœur de l’année passée tant ce premier gros opus transpirait l’inspiration des séries sures de leur réussite. Et bien pour ne pas faire durer le suspens le second tome, malgré une magnifique couverture d’un graphisme et d’une efficacité folle, déçoit assez fortement… Plus haut on est monté plus dure est la chute comme on dit, tout au long de la lecture de cet album de transition (je crois que la série est prévue en trois tomes de cent-vingt pages tout de même, soit l’équivalent de quatre albums) on a le sentiment que Luc Brunschwig laisse le frein à main en souhaitant ménager ses effets après une conclusion du premier volume tonitruante. L’auteur aime parle du social et de politique, il aime parle des pauvres, des démunis, des parias. En proposant l’histoire d’un infirme bossu, d’une prostituée junkie et d’un jeune noir dans une Amérique uchronique très raciste il sait tenir la face sombre et dense de son histoire de super-héros. Malheureusement si dans l’introduction l’équilibre était parfait entre ces deux faces, on bascule dans « Black power » dans une chronique sociale pure où la plus grande noirceur des films américains des années soixante-dix ressurgit violemment. C’est intéressant bien que très nihiliste (un Fabien Nury aurait pu écrire ce scénario)… mais sur l’équivalent de presque trois albums cela fait beaucoup et hormis la conspiration militaire qui aboutit au gros (et efficace) coup de théâtre de l’album on finit par se lasser. La promesse de Black panther n’arrive jamais vraiment et l’histoire de cette junkie se liant avec le personnage principal a du mal à passionner. Le propos du premier volume était éminemment politique et l’on perd cet aspect en même temps que pratiquement toute la charge fantastique qui revient dans les toutes dernières pages sans plus qu’on l’attende. [...]
Lire la suite sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2020/10/14/luminary-2-black-power/