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lanète M 312, à des années-lumière de la Terre. Cela va bientôt faire dix-sept ans qu'ils ont grandi enfermés dans ce bâtiment, préservés d'un extérieur ravagé et lunaire. Cinq étages, deux ascenseurs et un sous-sol, cette bulle d'acier, dont ils fait leur maison, n'a plus aucun secret pour ces enfants devenus aujourd'hui des adolescents. Tout irait pour le mieux si des bestioles n'avaient pas décidé d'envahir les lieux et si les boîtes de conserve ne commençaient pas à manquer. C'était leur univers jusqu'au jour où... la porte s'est ouverte.
Le couple le plus célèbre de la bande dessinée, connu sous la contraction du pseudonyme Ange, et reconnu pour la qualité du travail sur Kookabura, Fédération et Némesis notamment, signe une nouvelle aventure de science-fiction pleine de caractère. Pour tenter de se démarquer de ce qui a été maintes fois bouquiné, le tandem a opté pour les ingrédients suivants : une sorte d'astéroïde étrange et hostile totalement dépourvu d'adulte, des survivants en culotte courte, cloitrés et livrés à leur triste sort et qui se sont naturellement regroupés sous la forme de clans, chacun conduit par des leaders aux opinions divergentes. Ainsi, les «Crazes», constitués d'une poignée d'intellectuels restent minoritaires face aux modérés «Wolves» et aux guerriers qui se font appeler les «Bears». Des tribus qui génèrent indéniablement des tensions et une religion omniprésente, créée de toutes pièces parce qu'il faut bien se raccrocher à quelque chose de positif. Dans sa généralité, cette histoire parvient à susciter la curiosité et l'engouement. En revanche, elle peine à développer et à appuyer sur les bonnes idées évoquées, lesquelles demeurent bien en rapport avec la thématique abordée.
Excepté quelques contributions dans les séries à succès telles que Animosity et La Geste des Chevaliers, pour Ornella Savarese, Enemy est l'occasion de faire enfin le grand saut. Avec une vive impression de mouvement perpétuel que ce soit dans les postures ou les descriptions de ses personnages, son coup de crayon est ravissant. Mieux, il mêle habilement la caricature, le manga et la touche de réalisme aperçue sur certaines expressions de visages.
Clairement ciblé, le jeune public pourra aisément s'apparenter à ces héros dans leur quête identitaire. Quant aux plus aguerris, ils éprouveront un peu plus de difficulté à embarquer et à rester à bord.
Le type même de l'album avec plein d'imperfections, mais qu'on a quand même envie de lire et de connaitre la suite.
Graphiquement, l'album s'améliore au fil des pages ; je reste quand même dubitatif sur les décors ; est-ce de la neige, tout ce blanc ?
Parce que si c'est le cas, les personnages, qui ont vécu dans une bulle douillette pendant toute leur existence, ne semblent pas ateint par le froid, ce qui est impossible.
Contrairement, à trop de BD, un effort est mis pour nous faire connaitre (et apprécier) les personnages. Ils ne sont pas anonymes, et le résultat est intéressant. J'espère juste que la fin de ce tome 1 ne va pas remettre en cause la présence de certains personnages, sinon tout ce travail de caractérisation aura été en pure perte.
La réflexion sur la religion est maline, puisque pour une fois, il n'y a pas d'attaque directe sur le christianisme, mais sur la pratique sans conscience. Par contre, le dogme choisi fait un peu sourire.
Je ne comprend pas trop qu'il n'y ait pas eu de naissances parmi les jeunes, parce que, bulle ou pas bulle, les hormones sont là !
Bon, ça reste du détail, parce que au final, j'ai envie de connaitre la suite ; signe que ce n'est pas un mauvais album.
J'espère juste que la suite ne décevra pas.
Bon album, histoire original, plutôt prenante avec un bon suspense.
Le lecteur que je suis aimerai vite lire la suite et comprendre comment ils se sont retrouvés dans cette situation. Amateur de séries d'espionnages et surtout fantastique je conseil cette BD qui ce lit bien et sur laquelle je n'ai pas décroché du début a la fin.