L
e sire de Morlange est un comte détesté. Particulièrement cruel à l'égard des paysans, médisant vis-à-vis de ses sujets et autoritaire face à son épouse, Mathilde, tout son royaume le redoute. Un beau jour, en réponse à des violences physiques qu'il vient de subir de sa part, un ermite lui jette un sortilège : dorénavant, chaque mois à la pleine lune, il se transformera en renard tout en conservant son esprit d'humain.
En 1995, le romancier Alain Surget écrit Le Renard de Morlange qui sera publié aux éditions Nathan la même année. Classé au rayon jeunesse, le récit, relayé présentement par Maxe L'Hermenier (La rivière à l'envers, Isaline) au scénario et Mathieu Moreau (Le cycle de Nibiru) pour la partie dessinée, se dénichera au sein de la rubrique fantasy.
Il était une fois, dans un univers médiéval imaginaire et envoutant, un vilain et prétentieux prince charmant, dont les plus hautes fonctions l'autorisaient à dispenser le mal et l'injustice sur son passage. Et il ne s'en prive pas le bougre. Soit, grand bien lui fasse, car une malédiction lui pend au nez. Ou au museau plutôt, puisque c'est dans la peau d'un renardeau qu'il devra faire pénitence et repentance s'il veut à nouveau recouvrer et conserver définitivement son apparence humaine. Attrayante, cette histoire va à l'essentiel, administrant également sa dose de suspense et de merveilleux enrobé d'une once de poésie. En revanche, elle déroule sa trame aussi rapidement que le goupil pourchassé par le grand méchant loup, sacrifiant en chemin quelques détails qui auraient pu apporter de la consistance ainsi qu'un intérêt supplémentaire au propos.
Le coup de crayon, dans la plus pure tradition caricaturale, ravira le lectorat. Soigné, avec un brin de folie dans ses contours, il dépeint des personnages hauts en couleurs et des décors moyenâgeux crédibles pour contribuer à imposer une morale qui saute aux yeux, mais qui n'en est pas moins indispensable. La présence d'un cahier pédagogique et ludique rédigé et validé par le corps enseignant vient ponctuer un ouvrage labellisé «Pépites» par l'éditeur.
Davantage un résumé qu'une véritable adaptation digne de ce nom, Le Renard de Morlange conviendra aussi bien aux adolescents qu'aux tout petits et à leurs parents qui prendront plaisir à leur lire.
Poster un avis sur cet album