Cher lecteur de BDGest

Vous utilisez « Adblock » ou un autre logiciel qui bloque les zones publicitaires. Ces emplacements publicitaires sont une source de revenus indispensable à l'activité de notre site.

Depuis la création des site bdgest.com et bedetheque.com, nous nous sommes fait une règle de refuser tous les formats publicitaires dits "intrusifs". Notre conviction est qu'une publicité de qualité et bien intégrée dans le design du site sera beaucoup mieux perçue par nos visiteurs.

Pour continuer à apprécier notre contenu tout en gardant une bonne expérience de lecture, nous vous proposons soit :


  • de validez dans votre logiciel Adblock votre acceptation de la visibilité des publicités sur nos sites.
    Depuis la barre des modules vous pouvez désactiver AdBlock pour les domaine "bdgest.com" et "bedetheque.com".

  • d'acquérir une licence BDGest.
    En plus de vous permettre l'accès au logiciel BDGest\' Online pour gérer votre collection de bande dessinées, cette licence vous permet de naviguer sur le site sans aucune publicité.


Merci pour votre compréhension et soutien,
L'équipe BDGest
Titre Fenetre
Contenu Fenetre
Connexion
  • Se souvenir de moi
J'ai oublié mon mot de passe
AD

BDGest'Arts - Le palmarès 2024

Le devoir de mémoire serait-il le fil conducteur du palmarès des BDGest'Arts 2024 ? De la vie de résistante héroïque de Madeleine Riffaud, récemment disparue, aux souvenirs de jeunesse de Craig Thompson égrenés dans Ginseng Roots, jusqu'à l'évocation du passé de femme pirate d'Anne Bonny, prendre un moment pour regarder derrière soi permet parfois de mieux appréhender l'avenir. Le triste anniversaire du 7 janvier 2025 - 10 ans déjà - en est le parfait exemple. Pour redonner le sourire, le délicieux Ulysse & Cyrano et l'espiègle Brûme ont, entre autres, également été choisis par les lecteurs de BDGest'. De l'éclectisme et du plaisir !

Le palmarès des BDGest'Arts 2024

Le panthéon de la BD 2024

Cette année 4 sièges étaient mis aux votes pour les BDGest Hall of Fame. Les lauréats sont :

Meilleur récit court

Un album réussi passe nécessairement par de belles complicités. Celle entre trois auteurs tout d'abord : deux d'entre eux qui ont déjà laissé une empreinte remarquée dans l'univers du 9ème Art, Xavier Dorison et Servain, et un autre, Antoine Cristau, novice dans l'exercice mais expert dans d'autres domaines touchant notamment à la gastronomie. Celle entre deux personnages, Ulysse & Cyrano, réunis par une passion commune, chacun donnant la main à l'autre quand il est sur le point de tomber, faisant de leurs différences, d'âge et de vécu notamment, une force inébranlable. Celle enfin entre une couverture (récompensée par ailleurs) et les futurs lecteurs : un paysage bucolique, champêtre et coloré qui tranche avec les ambiances parfois moroses, actualité oblige, qui lance un appel à la joie de vivre, une invitation à se saisir de l'ouvrage pour se plonger dans une histoire enveloppante, chaleureuse et rassurante. Ulysse & Cyrano (Casterman) est de loin (plus du tiers des suffrages) l'album préféré des lecteurs de BDGest' en 2024.

Une oeuvre comme un personnage qui ne se contente pas d'être scrutée, admirée ou abhorrée mais qui observe depuis sa création, année après année, celles et ceux qui viennent poser leur regard sur elle. Telle est la folle idée de Luz en signant avec Deux filles nues (Albin Michel) un album qui, au-delà de l'exercice de style, livre une réflexion lucide et passionnante sur la place de l'Art et de la censure dans la société. Avec Hitler au pouvoir, le tableau d'Otto Mueller sera retiré des musées nationaux allemands et participera à la tristement célèbre exposition de 1937 consacrée à l'Art dégénéré. Difficile alors de ne pas penser à une autre forme de confrontation entre l'Art et l'obscurantisme qui s'est déroulée tragiquement en janvier 2015. Une piqûre de rappel brillante et nécessaire.

Une piqûre de rappel brillante et nécessaire ? En voici une deuxième avec Bobigny 1972 (Glénat) de Marie Bardiaux-Vaïente et Carole Maurel. En 1972, la loi Veil n'a pas encore été votée et de nombreuses femmes avortent encore clandestinement. Cette même année, Marie-Claire,16 ans, est enceinte à la suite d'un viol et décide, avec sa mère Michèle, d'interrompre sa grossesse. Le célèbre procès de Bobigny s'ouvre alors, la défense étant assurée par Gisèle Halimi. La chronique de BDGest' se conclut ainsi : "Constamment juste, poignant mais pas larmoyant, Bobigny 1972 revient, avec force et talent, sur un combat marquant que les Françaises ont eu le courage de mener. Il rappelle aussi à quel point cet acquis peut être fragile et l'extrême nécessité de rester vigilantes et vigilants pour le défendre. Même et surtout en 2024."

Meilleure série

Madeleine pour se souvenir. Au terme d’une année où l’hymne et l’étendard national auront été de sortie comme jamais dans une période proche, voir se hisser sur la plus haute marche d’un podium une figure telle que Madeleine Riffaud ne saurait surprendre. Sur la deuxième marche en 2021 à l’occasion de la sortie du premier tome, sur la troisième avec le deuxième volet l’an passé, la conclusion du triptyque créée par Jean David Morvan et Dominique Bertail sur la base des témoignages de l’héroïne récemment disparue se voit consacrée. L’épisode est particulièrement dur, la résistante – nom de code Rainer – y subit la torture, les séances d’interrogatoire se succédant et la perspective d’être fusillée se profilant comme seule perspective. Heureusement, Madeleine en a vécu d’autres, armée « d’une solide faculté à dénoncer ce qui ne lui convenait pas dans la société » rapportions-nous pour saluer le premier livre. La matière est là, c’est une évidence. « Témoigner, encore, toujours, auprès du plus large public possible » : de quoi composer d’autres récits ? Qui s’en plaindrait ?

Il a fallu que Régis Loisel et Olivier Pont apporte la conclusion à leur « saga amazonienne » pour qu’Un putain de salopard (Rue de Sèvres) connaisse une sélection dans un top 10 BDGest’Art. Et hop ! Deuxième place ! Au cours des quatre tomes que compte la série, les deux auteurs ont pris soin de présenter et d’étoffer leurs personnages – nombreux -, de ménager les surprises, de faire fleurir les rebondissements sur un tempo maîtrisé et servi par un dessin à la fois énergique et précis. Les questions et les quêtes étaient nombreuses, l’aventure s’achève de façon convaincante et les esprits sont en paix.

Cinq terres, quatorze albums, trois cycles, un hors-série, un trio de scénaristes, un dessinateur, un coloriste, quelques comparses et surtout une belle réussite sanctionnée par un troisième podium aux BDGest’Arts depuis 2020 ! L’univers est riche, les personnages et leurs desseins souvent complexes, les enjeux nombreux, la mise en images méticuleuse et puissante. La crainte de se perdre lorsque la distribution, les intérêts et les théâtres d’opération sont variés n’a pas sa place ici. Trente tomes au total ? Z’êtes sûrs ? Ce ne sera pas un peu court ?

Meilleur Comics

Que toutes celles et ceux qui rêvaient d'un ouvrage de plus de 400 pages sur l'histoire de la culture des racines de ginseng lèvent la main. Personne ? Vous êtes sûrs ? Mais alors comment expliquer que Ginseng Roots (Casterman) soit arrivé en tête des votes de la catégorie Comics ? Sans doute parce que Craig Thompson est à n'en pas douter un immense auteur. D'un sujet a priori anecdotique, il a réalisé une immense fresque sociale, économique et transfrontalière qui le replonge, comme dans Blankets vingt ans plus tôt, dans son enfance. Chaque planche est une merveille de créativité pour rendre passionnant le flux permanent d'informations qui puise ses sources dans des souvenirs, des statistiques ou des témoignages. En conclusion, "virevoltant, enchanteur, profond, global et intime, Ginseng Roots est l’exemple type de la BD totale, imposante sans être étouffante grâce à une narration totalement maîtrisée. Peu importe l’angle d’attaque ou le type de lecteur, tout le monde y trouvera son bonheur et infiniment plus. Indispensable" souligne la chronique de BDGest'.

Avec Ulysse & Cyrano couronné dans la catégorie Récit court et Le Dernier festin de Rubin (Urban Comics) qui grimpe sur la deuxième marche du podium de la catégorie Comics, tout porte à croire que la gastronomie a le vent en poupe. Point de poularde en cocotte ou de traditionnel pot-au-feu, c'est vers l'Inde, dont le scénariste Ram V est originaire, qu'il faut se tourner. En revisitant une légende de son pays, il propose un véritable road-trip culinaire, en mettant en scène Rubin Baksh, réincarnation d'un démon ancestral, et Mohan, un jeune homme un peu paumé, le tout mis en images par Filipe Andrade. Cerise sur le gâteau (au choix de chacun), les recettes présentes dans l'album sont toutes réalisables. Bon appétit !

Arrivé en troisième position, Au-dedans (404 Editions) répond a un double challenge : comment évoquer des concepts aussi complexes que les rapports humains et les interactions qui les régissent ? Et surtout, comment les rendre intelligibles en les mettant en images dans une bande dessinée ? Première oeuvre de Will McPhail, elle laissera tout sauf indifférent. Le charme opère dès les premières planches : les portes apparaissent, certaines s'ouvrent et le lecteur s'y engouffre puis s'interroge. Pas le temps de trop s'attarder, une lueur apparaît, il la suit, tout comme Nick le personnage principal. Puis la fin arrive et le sentiment d'avoir entre les mains l'un des meilleurs bouquins de l'année 2024.

Meilleur Manga

Un univers post-apocalyptique, un monde en ruines, une jeune fille qui cherche à survivre. Sentiment de déjà-vu ? Sans doute. Et pourtant... Le premier tome de Mission in the apocalypse arrivé sur la première marche du podium (Delcourt - Tonkam) de Haruo Iwamune immerge immédiatement le lecteur. Ce dernier n'est pas simplement spectateur de l'histoire, il la vit, l'absence de personnages à l'exception d'une enquêtrice ayant pour mission de décontaminer les zones touchées, n'étant pas étrangère à cette ambiance constamment oppressante. Peu de personnages et donc peu de dialogues, une lapalissade. Une part importante est donc donnée aux planches parfois muettes, au contraste saisissant entre la démesure de certains bâtiments, même en partie détruits, et la fragilité d'une gamine seule face à une tâche qui paraît trop grande pour elle. Pour ne rien gâcher, l'intrigue très mince au début, prend de l'ampleur au fil des pages et donne envie de se jeter sans plus attendre sur la lecture du deuxième tome. Un sacré bon signe.

Beaucoup plus ancrée dans la société contemporaine, La Résidence où l'on meurt en silence (Le Lézard noir) de Saitô Nazuna se déroule presque exclusivement dans un vieux bâtiment occupé par des personnes âgées ayant peu de revenus et pour la plupart complètement isolées. Si l'avenir de ces habitants ne donne lieu à aucun suspense, la première scène s'attarde d'ailleurs sur le décès de l'un d'entre eux, la suite s'attache davantage à leur passé et aux rapports qui les lient à un monde moderne qui les dépasse souvent. Il n'y a aucun jugement dans le regard de l'autrice, simplement un constat parfois dur, de temps en temps drôle, découlant d'une observation toujours fine et tranchante. Un one-shot à lire, assurément.

Sur la troisième marche du podium, Oken (Le Lombard) de Shih-hung Wu est une adaptation d'un classique de la littérature taïwanaise, Mountain Wind and Ocean Rain de Yang Mu. Au début des années 40, Taïwan est sous occupation japonaise depuis déjà un demi-siècle et suite à Pearl Harbor, l'armée américaine riposte en bombardant notamment Hualien, un village dans lequel vit un petit garçon, Oken. Pour lui, c'est le début de l'exil mais aussi la découverte de la nature, de décors montagneux, de couleurs envoûtantes. Face aux horreurs de la guerre, il se réfugie dans l'écriture et la contemplation de paysages que d'autres s'échinent à détruire. Une mise en images toute en aquarelles sublime cette histoire empreinte de sensibilité.

Meilleur premier album

Une histoire crépusculaire en tête de la catégorie premier album, voilà un joli pied de nez ! La Dernière nuit d'Anne Bonny (Le Lombard) est la première oeuvre de Claire Richard, adaptée de l'une de ses réalisations radiophoniques. La légende de la célèbre pirate s'arrête peu après sa capture en 1720 et, jusqu'à sa mort, personne ne sait exactement ce qu'il en a été de sa vie. Une tenancière d'un grand bordel ? Pourquoi pas ! Le récit est riche, alerte, comporte de nombreux rebondissements et tient le lecteur en haleine jusqu'à la dernière page. Au dessin, Alvi Ramirez, tout droit sorti de l'univers de l'animation, livre une copie tout à fait convaincante, avec un trait très expressif et des couleurs lumineuses. "Vérité ou pas, cette lecture suscite de l'empathie et provoque une certaine émotion pour une personne qui, certes, n’était pas une sainte, mais sera allée au bout de son destin et de sa légende." conclut la chronique de BDGest.

Pour Carcajou (Sarbacane) arrivé en deuxième position, le scénariste, El Diablo, n'a rien d'un inconnu. C'est en effet du côté du dessinateur que se situe la nouveauté et la très bonne surprise. Imaginez des paysages montagneux à la fin du 19ème siècle du côté du Canada, une bourgade détenue par un homme d'affaires ayant assis sa richesse et son pouvoir sur l'extraction du pétrole, un ermite qui, façon Astérix, résiste encore et toujours à l'envahisseur. C'est bon, vous y êtes ? Maintenant lisez l'avis dithyrambique du chroniqueur de BDGest : "Pour sa première bande dessinée, c’est peu de dire que Djilian Deroche délivre une copie remarquable. Un nom à retenir pour les bédéphiles et une belle trouvaille de plus pour les éditions Sarbacane, habituées à révéler de nouveaux talents. Dans un style pouvant, par endroits, rappeler celui de Christophe Blain, le dessinateur est à l’aise quel que soit le terrain, multiplie les détails, varie les cadrages et rehausse le tout de couleurs percutantes. Surtout, il parvient parfaitement à mettre du mouvement dans ses cases, à casser le rythme lorsque cela s’avère nécessaire et à maintenir une constance tout au long des plus de deux cents planches de cet ambitieux récit." Vous n'avez pas encore lu l'album ? Vite, courez l'acheter !

Parmi toutes les lectures d'une année écoulée, beauocoup sont malheureusement oubliées, d'autres restent en revanche en mémoire pour des raisons aussi variées qu'un personnage charismatique, un scénario prenant et haletant, un dessin à couper le souffle... Idéal (Sarbacane) fait assurément partie de cette dernière catégorie en livrant sans doute les trente premières pages les plus marquantes de ces derniers mois : une narration muette dans laquelle les trois principaux personnages évoluent, se croisent, tissant ainsi les premiers fils du récit, procurant une émotion à la fois douce et captivante. Chapeau bas, messieurs ! Passé ce moment de grâce, cette histoire campée dans un futur proche, embrassant les thèmes de politique identitaire et de romance, est très convaincante. Baptiste Chaubard et Thomas Hayman, deux noms à retenir.

Meilleur album jeunesse

Bis repetita. Après - n'ayons pas peur des mots - le triomphe de Brûme (Glénat) en 2023 (Prix du Jury et Prix des Chroniqueurs, excusez du peu), la jeune apprentie sorcière repointe le bout de son balai magique en 2024 pour, cette fois, s'emparer de la plus haute marche du podium de la catégorie jeunesse. Il faut dire que ce troisième tome conclut de façon magistrale un premier cycle haut en couleurs et qu'il permet d'en savoir un peu plus sur les origines de l'héroïne. Pour le reste, il faut s'en remettre à la magie de Carine Hinder et Jérôme Pélissier : des personnages toujours aussi drôles et attachants, des dialogues incisifs et bourrés d'humour, des paysages à couper le souffle, un cochon trognon et tout mignon... et la sensation d'avoir entre les mains une véritable série tout public et intergénérationnelle qui va donner une sacrée banane (ou citrouille si vous préférez) à tous les membres de la famille.

Arrivé second, Mitsuo est aussi le prix des chroniqueurs. Rendez-vous plus bas pour vous en dire tout le bien qu'ils en pensent.

Après Brûme, c'est un autre troisième tome qui monte également sur le podium, celui de Lightfall (Gallimard). Les aventures de Cad et Béa (dont le grand-père est le Cochon Sorcier, décidément les cochons et les sorciers, ça plait) se poursuivent dans une ambiance beaucoup plus sombre et inquiétante que lors des tomes précédents. Et c'est sans doute ce qui a plu aux lecteurs ayant plébiscité cet album. Celles et ceux qui ont découvert cette série il y a bientôt quatre ans ont grandi, évolué, tout comme les personnages principaux de de cette série imaginée par Tim Probert. Suite - très attendue - dans le quatrième tome.

Meilleure couverture

Les yeux qui plissent en plongeant dans un bain de lumière, l’épiderme qui se détend sous l’effet des couleurs chaude, les épaules qui se relâchent en imaginant le clapotis de l’eau à la fois vivifiante et monotone. La couverture d’Ulysse et Cyrano (Casterman) est une invitation à la sieste, à l’isolement dans un coin de nature préservée, une parenthèse calme propice à l’évasion. Profitons de l’instant. Il sera bien trop vite temps de s’apercevoir que ce qui nous entoure le plus souvent est l’opposé de ce moment de grâce.

Le deuxième choix des lecteurs de BDGest’ n’est pas moins bucolique. La première image de Verts (Rue de Sèvres) est elle aussi un appel à l’immersion dans le végétal, à humer les fragrances florales, ornée d’une incrustation précieuse dont se parent les plus élégants faire-part. Contraste assuré avec l’intérieur dont la couleur est absente sans signifier un abandon aux ténèbres. Lecteur, si tu pose ta main dans celle qui t’est tendue, tu acceptes de ne remonter à la surface qu’au terme de 260 pages abordant des sujets sinon « sérieux », du moins qui interpellent.

Avec la couv’ de Stacy (Futuropolis), Gipi inflige un choc visuel à qui erre dans une librairie. Il est possible, avec un recul maîtrisé, de relativiser une séquence où les idées noires collent aux pensées comme une mélasse inhibant l’expression créative. Car il faut bien se relever, soigner les plaies et se libérer de cette matière visqueuse (en l’occurrence les excès des réseaux sociaux) en créant à nouveau. En attendant, les stigmates sont là. Comme des traces de griffes sur le visage. Ne dîtes pas que ce dessin vous a laissé-e indifférent-e…

Le prix du Jury

Cellule augmentée : programme de purification génétique. Molly et Hank sont volontaires. Le dernier nommé participe régulièrement au financement de la recherche. Les deux arguments suffisent à faire oublier qu’ils ne sont pas nécessairement les sujets idéaux pour tenter l’expérience et que les conditions ne sont pas idéales non plus. Développement d’immunités, amélioration des capacités physiques, espérance de vie accrue, les promesses sont belles. Le terme « censé » sera ensuite employé à plusieurs reprises. Les choses qui se passent qui ne sont pas censées se produire ainsi. Comment est-on censé réagir face à telle situation ?

Le jury a choisi de distinguer Âme augmentée (404 éditions) qui aborde une multitude de thèmes (l’acceptation de soi, l’amour, la reconnaissance, la manipulation - pas seulement génétique -, réactions face à un double plus « performant » que soi etc.) tout en n’oubliant pas de construire une intrigue et de ciseler des dialogues d’une grande qualité. Depuis sa sortie il y a une dizaine d’années, ce livre a été maintes fois récompensé. Proposé en édition française depuis le printemps 2024, il reçoit une distinction supplémentaire, un BDGest’Art.

Les membres du Jury ont souhaité saluer le travail réalisé par Tanibis. L'éditeur villeurbannais ne peut être tenu pour responsable de la saturation du marché (55 références à ce jour enregistrées sur bedetheque.com) mais se trouve à l'origine de jolies découvertes sortant des sentiers battus et souvent passionnantes réalisées au cours des quinze dernières années. Citons par exemple Le bus et Awaiting the collapse de Paul Kirchner, Prof. fall d'Ivan Brun et Tristan Perreton, Tremblez enfance 246 d'EMG, Connexions de Pierre Jeanneau ou très récemment Oh Lenny d'Aurélien Maury.

Le prix des chroniqueurs

Le premier tome de Mitsuo (Le Lombard) devrait passer entre les mains des petits et grands. Jérôme Hamon réussit le tour de force d'aborder le très délicat sujet du TDAH et de le rendre compréhensible par tous. Comment ? En ayant la merveilleuse idée de la double narration : l'une mettant en scène Sacha, le jeune garçon atteint de ces troubles et ses parents souvent désemparés et peu aidés par le corps médical et l'autre ayant pour héros Mitsuo, l'alter ego de Sacha, vivant des aventures spatiales extraordinaires en compagnie de Plume et Ed. Ces deux mondes sont-ils vraiment hermétiques et incompatibles ? Réponse dans cet excellent opus dessiné par le talentueux Gijé.


Quelques rappels à propos des BDGest'Arts

Du 16/12/2024 au 03/01/2025, bdgest.com a organisé ses traditionnels BDGest’Arts. Pour la 22ème année consécutive, les habitués du site (235.000 inscrits en décembre 2024) étaient invités à élire leurs favoris dans 7 catégories.

. Récit court Europe (one shot ou dyptique)
. Série Europe
. Comics
. Manga – Asie
. Premier album
. Album Jeunesse
. Couverture

Pour chaque catégorie, un Jury a établi une présélection de 10 titres maximum publiés en 2024 soumis au vote du public. Ce Jury était composé de dix membres inscrits sur le site, parmi lesquels on trouvait les administrateurs, des chroniqueurs réguliers, un libraire et des amateurs éclairés, tous gros lecteurs de bandes dessinées.

Pour la catégorie 1er album, l'album doit être la première œuvre publiée pour l’un des auteurs au moins.

Pour participer, il suffisait d'être un visiteur enregistré sur le site bdgest.com au moment de l’ouverture du vote, c'est-à-dire le 16/12/2024.

BDGest' offre les 7 albums lauréats à un votant

Tiré au sort parmi 2.921 participants, L'utilisateur PeterArno recevra prochainement son prix prochainement.