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Des fleurs pour l'Arménie

Laurent Galandon raconte

Alexandra. S. Choux Interview 08/04/2010 à 15:14 5695 visiteurs
En 1915-1916, plus d'un million d'Arméniens sont déportés et massacrés par le gouvernement turc.

Malgré l'effondrement de l'Empire ottoman, allié de l'Allemagne et de l'Autriche, au lendemain de la guerre, les auteurs du Premier génocide du XXe siècle ne sont pas punis. Aussi nous pourrions demander à Laurent Galandon si ce n’est pas justement le déni de ce génocide arménien par le peuple turc (passible d’une peine de prison s’il est évoqué et reconnu en public en Turquie) qui l’a intéressé plus que l’Histoire arménienne en général ? Or non c’est essentiellement l’histoire de ce génocide qui l’a interpellé : « Finalement, je connaissais mal l’histoire arménienne, c’est en faisant des recherches pour « l’envolée sauvage » que le sujet m’a interpelé. En effet, lorsqu’Hitler a décidé de la solution finale, certains de ces généraux lui ont opposé le fait que l’opinion internationale allait, sans doute, le condamner, or Hitler a répondu qu’il n’y avait aucune raison puisque personne n’avait réagi lorsque les arméniens avaient été massacrés. Ce que j’ai cherché à comprendre, au-delà de mon histoire, c’est ce processus d’éradication systématique. »

C’est à deux doigts de la tristesse, mais le regard de Laurent Galandon change tout. Le cahier à fleurs, qui paraît ces jours-ci, se présente comme un chant de vie sur la mémoire d’un petit garçon devenu vieux et malade au creux des années 80. Lancé comme une enquête, il prend la forme d’un conte, le ton d’une légende, le rythme d’une fable, l’esprit de la chronique, le son d’une sagesse ancienne. C’est sur ce sentiment universel, traversé d’une religiosité obscure, que certains esprits forts du XXe siècle prirent la décision de supprimer des hommes, des femmes, des enfants de la surface de la Terre. L’auteur nous emmène sur les traces de Dirkan et de sa sœur Maraynouche. Viviane Nicaise est au dessin. « Notre collaboration a été très riche même si nous ne sommes encore jamais vus » (L’auteur vit en Grèce) « Cette histoire a été un véritable choix pour elle, puisqu’elle avait refusé une cinquantaine de scenarii ».

L’on pourrait se demander s’il pourrait écrire hors contexte historique, sur une chronique quotidienne par exemple : « cela ne me semble pas impossible, je dois d’ailleurs finaliser une histoire mais j’ai besoin malgré tout d’un contexte historique pour que mes histoires puissent s’épanouir »

A la question de savoir si un individu peut porter le deuil de tout un peuple et surtout ce qu’est devenu le cahier à fleur ? Il nous faudra attendre le 2ème tome de ce dytique.
Alexandra. S. Choux

Information sur l'album

Le cahier à fleurs
1. Mauvaise orchestration

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