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Faire-part de naissance : Charlotte mensuel, le 29 septembre 2024

Rencontre avec Vincent Bernière

Propos recueillis par L. Cirade / Atelier S. Farinaud Interview 22/06/2024 à 10:37 1138 visiteurs

Charlotte mensuel pointera le bout de son nez le 29 septembre en kiosque et en librairie. Mais déjà, on sait que le bébé sera beau : 176 pages de bandes dessinées venues de tous les horizons et de formats variées. Au casting des rois mages ayant déposé un cadeau pour célébrer cette naissance : Chris Ware, Pierre Van Hove, Seth, Seo Kim, Bastien Vivès,  Morgan Navarro et bien d'autres.

Rencontre avec Vincent Bernière dans le rôle de la bonne fée habituée à se pencher sur les berceaux de magazines dédiés à la Bande dessinée.

Vincent, après avoir ressuscité Les cahiers de la bande dessinée et donné un nouveau souffle à Métal Hurlant, vous lancez un nouveau magazine qui s'inscrit dans les pas d'un titre illustre, Charlie mensuel. Dois-je vous appeler Re-animator ?

Vincent Bernière : Ou bien the revivalist ? Justement, c'est comme ça qu'on appelle certains musiciens comme Anton Newcombe le leader de The Brian Jonestown Massacre qui fait aujourd'hui de la musique comme on entendait dans les années 1960 et 1970 et qui joue à la perfection. Mais c'est vrai que je suis un pur nostalgique. Cela dit, ce n'est pas seulement ce qui me motive. On dit que je suis fou de relancer des journaux. Moi, je dis qu'il faut être fou pour publier 7 000 nouveautés par an et penser que tous les livres trouveront leur public. Au contraire, il y a de très bons livres qui se vendent à 300 exemplaires. 

Le marché est devenu très fermé, sclérosé, tandis qu’en kiosque il n'y a plus aucun magazine généraliste de bande dessinée. Il ne reste que Fluide glacial qui est un magazine humoristique. Donc c’est open bar ! Le diagnostic opéré dans les années 1990 selon lequel le lecteur attendait d'avoir les histoires qu'il lisait dans les journaux directement en album, n'est pas tout à fait juste. Il est à réexaminer à l'aune de la surproduction d'aujourd'hui. 

Primo, les magazines des années 1990 étaient assis sur un tas d'or que constituait justement la vente des albums de bande dessinée et ils ont levé le pied sur la qualité de leurs journaux qui n'étaient plus que des albums en tranches justement. Or, un journal c'est tout autre chose. Dans Charlotte mensuel, il y aura des histoires courtes qui font partie d'un tout, des récits à épisodes, des histoires fermées et de nombreuses traductions de bandes dessinées venues du monde entier, principalement japonaises et américaines. Deux tiers du contenu ne fera pas l'objet d'albums chez Charlotte éditions. De la même façon, des albums d'auteurs qui publieront des histoires courtes dans le mensuel seront publiées chez Charlotte édition comme le prochain livre de Bastien Vivès. Enfin, lorsqu'on est leader sur un marché de niche le réseau des marchands de journaux est encore très vaillant et incomparable en termes de distribution et d'audience.

Vous présentez Le dernier samedi de Chris Ware, variation autour des Peanuts qui comptaient Charlotte dans leurs rangs : qu'est-ce qui a surgi en premier ? L'idée du mensuel ou cet hommage à Schultz ?

VB: Tout est arrivé un peu en même temps. Chris Ware a été le premier auteur à dire "oui" à Charlotte mensuel. Il faut dire qu'il y avait déjà des collègues à lui que j'avais sollicités comme Seth et Joe Matt, qu’il respecte beaucoup. Au départ, nous voulions avec Bastien Vivès et Maadiar reprendre le titre Charlie mensuel et puis le poids historique du journal doublé de ce qu'est devenu le simple mot Charlie s'est avéré trop lourd à porter et trop sclérosant. J'ai donc eu comme idée d'appeler le journal Charlotte avant de me rendre compte que c'était un personnage qui avait disparu de Snoopy, et que Schulz avait même assassiné d’un coup de hache dans un courrier à une lectrice. C’est là que l'idée de faire revivre cette Charlotte Braun est née. Quant à l'influence de Schulz sur Chris Ware, elle a toujours été énorme et l'auteur de Jimmy Corrigan ne s'en est jamais caché.

Comment s'est constituée votre équipe comme vous l'appelez . Casting rigoureux ? Carnet d'adresses ? Copinage ? Ou, en despote, était-ce l'opportunité de donner des ordres à quelques farouches indépendants ? (sourire)

VB : Je n'ai pas de velléité autocratique. Les deux premiers auteurs que j'ai approchés sont Bastien Vivès et Florent Ruppert. Il y en avait eu d'autres auparavant, l'an dernier, mais ils ont décliné l'invitation car ils ne croyaient pas au projet. Avec Vivès et Ruppert, je savais que j'avais affaire à des auteurs talentueux, très talentueux même, et qui cherchaient sans doute un nouveau terrain pour s'exprimer.

Les réunions du Comité de rédaction doivent être passionnantes...

VB : Oui, un journal, c'est toujours beaucoup d'émulation collective. je dois dire que Charlotte mensuel soulève l'enthousiasme bien plus que je ne le pensais, avec notamment la participation des auteurs étrangers comme la coréenne Seo Kim ou encore Berliac qui est un vrai soutien. Ou bien Pierre van Hove qui développait de son côté un projet très politique qu'il ne savait où placer. Pour tous ces gens, le format du magazine est un format idéal

Les auteurs viennent de tous les horizons, les formats sont très variés (récits autonomes, histoires courtes, épisodes etc.) : on mangera à la carte avec Charlotte...

VB : Voilà, c'est ça. Un journal, une structure qui n'est pas du tout reproductible sur un écran et qui n'est pas non plus un livre. Par exemple, Pandora était un livre et Métal Hurlant est devenu un recueil d'histoires courtes.

La revue sera disponible en kiosque et librairie. En amont, vous avez lancé une souscription sur Kickstarter le 3 juin. Sans trahir de secret, au vu de vos expériences précédentes; quelle est aujourd'hui la répartition des ventes par canal pour un titre de ce genre ?

VB : Environ 1/3 en librairie et 2/3 en kiosque.

Vous l'avez dit, vous lancez dans le même temps un nouveau label, Charlotte éditions. C'est un complément à votre label "patrimonial" Revival ?

VB : Non, pas du tout. C'est un prolongement de Charlotte mensuel avec des auteurs qui feront des bandes dessinées spécifiquement pour des livres et non pas pour un journal. Par exemple, nous publierons bientôt le prochain roman graphique de John Ryan qui fait par ailleurs des histoires courtes dans Charlotte mensuel. il en est de même pour La vérité sur l'affaire Vivès qui n'est pas prépublié dans le journal. En revanche, Bastien Vivès y développe une nouvelle série intitulée Histoire d'un soir. Enfin, c’est vrai, j’espère pouvoir rééditer quelques ancien, à la fois dans Charlotte mensuel et en livres, comme Lauzier ou Bernet.

Ce premier titre signé Bastien Vivès et est très attendu...

VB : Il peut ! C'est la réponse de Bastien Vivès à toutes les polémiques qui ont entouré son travail en bande dessinée. Il s’agit, en bande dessinée justement,  d'une fiction humoristique qui parodie l'enquête journalistique et qui est plutôt un ensemble de réflexions drolatiques. Le fait que l'auteur utilise la bande dessinée pour répondre à la polémique me semble particulièrement pertinent car c'est aussi un sujet formel.

Revenons à la souscription. En à peine trois semaines, les contributions atteignent près de huit fois l'objectif initial : le pari est d'ores et déjà gagné ?

VB : Oui, on peut dire ça ! Nous avons ce qu'il faut pour produire et imprimer trois numéros, donc le coup est parti. Un coup de hache, dirait Charlotte !

La souscription Kickstarter : https://www.kickstarter.com/projects/charlottemensuel/abonnez-vous-a-charlotte-mensuel?ref=discovery_category



Propos recueillis par L. Cirade / Atelier S. Farinaud