« Le grand Pan est mort ! » Voilà la nouvelle que Télémaque se doit d’annoncer aux habitants de Palodès…Mais, est-ce bien là la réalité ? Télémaque n’est-il pas juste un enfant aux prises avec la maladie ? Et sa passion pour l’Histoire antique ne l’emmène-t-elle pas à vivre sa vie au travers de celle de son légendaire homonyme ? Et l’antique Palodès ne ressemble-t-elle pas à la cité phocéenne en pleine mutation ?
Ce livre laisse perplexe, spécialement après maintes relectures. La trame générale semble simple à suivre, mais le symbolisme latent de chaque phrase, de chaque case, englue l’histoire de Télémaque et, au final, on perd un peu pied jusqu’au dénouement final qui achève de nous désarçonner. Mais, même si on referme ce livre avec l’amère sensation de ne pas avoir tout saisi, on ne demeure pas moins subjugué par la forte personnalité qui s’en dégage, aidé en cela par un graphisme très maîtrisé.
Le trait de Thomas Azuélos est très épuré et ne s’embarrasse pas de détails superflus. Il réussit toujours à attirer l’œil du lecteur sans que le vide des décors ou l’apparent flou qui règne dans certaines cases n’arrivent à gêner la lecture. Il traite pareillement la couleur : elle sait se faire parcimonieuse répondant la plupart du temps à un code couleur en lien avec l’humeur du personnage principal ou son environnement. Certes, cette mise en couleurs directes en déroutera plus d’un, étant parfois à la limite de l’harmonieux, mais elle n’en demeure pas moins un élément narratif à elle seule, créant une indéniable ambiance à ce récit. Comme souvent sur les albums en couleur directe, le passage à l’impression ne met pas vraiment en valeur le travail réel, le résultat final se révélant nettement plus terne que sur les originaux.
Ceci reste tout de même un premier album prometteur pour ce duo et espérons que la sortie imminente d’Akhénaton (chez Carabas – prévu en septembre) confirmera les bonnes impressions laissées par le graphisme et corrigera l’aspect confus du scénario.
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