Cher lecteur de BDGest

Vous utilisez « Adblock » ou un autre logiciel qui bloque les zones publicitaires. Ces emplacements publicitaires sont une source de revenus indispensable à l'activité de notre site.

Depuis la création des site bdgest.com et bedetheque.com, nous nous sommes fait une règle de refuser tous les formats publicitaires dits "intrusifs". Notre conviction est qu'une publicité de qualité et bien intégrée dans le design du site sera beaucoup mieux perçue par nos visiteurs.

Pour continuer à apprécier notre contenu tout en gardant une bonne expérience de lecture, nous vous proposons soit :


  • de validez dans votre logiciel Adblock votre acceptation de la visibilité des publicités sur nos sites.
    Depuis la barre des modules vous pouvez désactiver AdBlock pour les domaine "bdgest.com" et "bedetheque.com".

  • d'acquérir une licence BDGest.
    En plus de vous permettre l'accès au logiciel BDGest\' Online pour gérer votre collection de bande dessinées, cette licence vous permet de naviguer sur le site sans aucune publicité.


Merci pour votre compréhension et soutien,
L'équipe BDGest
Titre Fenetre
Contenu Fenetre
Connexion
  • Se souvenir de moi
J'ai oublié mon mot de passe
AD

Soupe froide

22/07/2005 9959 visiteurs 7.5/10 (6 notes)

L a mort d’un SDF suscite rarement plus d’une dizaine de lignes dans les journaux, et seulement à la rubrique faits divers. Cette information, très banale, ne nécessite certainement pas la une, mais sans doute un peu plus d’humanité qu’une simple annotation dans une rubrique relatant des évènements variés. Charles Masson, médecin ORL, a souhaité attirer l’attention sur ces hommes qui meurent dans l’anonymat en leur rendant un semblant de dignité. Il a souhaité partager ces nombreuses anecdotes recueillies durant ses longues nuits de garde.

C’est bien de dignité dont il s’agit tout au long de ce récit. C’est l’histoire ordinaire d’un clochard qui s’enfuit de la maison de repos où il a été placé pour passer l’hiver. En pyjama, pieds nus, il affronte la neige, la nuit, le froid avec pour seule et unique compagne sa solitude. Il a quitté cet environnement douillet parce que l’infirmière lui a servi une soupe froide. Pour lui, c’est pire qu’une insulte. Cette soupe est juste bonne pour les chiens, pas pour les humains.

Au fil des cases, le lecteur chemine avec cet homme, découvrant au passage une partie de son histoire. Celle d’un homme alcoolique quittant sa famille car son amour pour la bouteille a été plus fort que celui qu’il portait à sa femme et sa fille. Bien qu’émouvant, ce récit n’est pas larmoyant et c’est sans doute là toute sa force. L’auteur évite à son histoire de sombrer dans le pathétique. Il nous livre un témoignage ordinaire empreint de vérité et de justesse, avec une petite touche de cynisme en guise de conclusion.

Soupe Froide est le premier album de Charles Masson et il s’en sort de manière très honorable. Même si son trait est brut, hachuré et semblant peu abouti, il maîtrise parfaitement son découpage rendant la narration très fluide. Passée la surprise d’un dessin déroutant, on se dit que finalement une représentation plus fine aurait nuit à l’austérité dégagée par cette histoire. Voici donc un album qui ne laisse pas indifférent en osant aborder un sujet par forcément très intéressant. Une belle réussite.

Par D. Ollivier
Moyenne des chroniqueurs
7.5

Informations sur l'album

Soupe froide

  • Currently 4.11/10
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
  • 6

Note: 4.1/5 (46 votes)

Poster un avis sur cet album

Votre note :
Vous devez être connecté pour poster un avis sur le site.

L'avis des visiteurs

    Erik67 Le 31/08/2020 à 23:10:09

    Si je n'avais regardé que le dessin, je n'aurais pas mis 3 étoiles mais moins. J'ai de l'indulgence pour ce médecin qui retranscrit cette histoire de SDF sur le support de la bd plutôt que celui de la littérature. Il nous livre sa vision du monde de ces clochards qui ont tout perdu à travers les anecdotes de sa vie personnelle. C'est même inspiré d'un fait réel assez tragique.

    Un clochard s'est enfuit d'une maison de repos car on lui avait servi une soupe froide ce qui constitue une insulte grave à sa dignité. Pendant près de 120 pages, il y aura un long monologue où il va ruminer dans sa barbe contre le médecin qui l'a envoyé dans cette maison de repos car il refuse de se faire enlever la mandibule suite à un cancer ou de cette infirmière qui lui a servi cette soupe froide : l'ultime humiliation !

    L'auteur n'a pas choisi un personnage sympathique pour tomber dans le mélo-patho. Non, c'est assez fidèle à la réalité qu'on rencontre avec cette population de marginaux. Le message qu'il tente de faire passer est que le SDF veut s'en sortir par lui-même en se débrouillant. Ils ont leur façon propre de penser et refusent de se laisser parquer comme des animaux. Il faut leur témoigner du respect. En même temps, on se rend compte que ce n'est pas facile de travailler avec ce milieu. Chapeau aux professionnels qui ont une tâche réellement difficile.

    Il faut savoir que la soupe froide est également un met très apprécié dans les restaurants chics (le gaspacho). Bref, tout est une question de point de vue. Cela rend cette situation à la fois comique et tragique.

    La société dans son immense majorité les a oubliés. On passe devant eux sans faire attention, sans leur prêter la moindre attention. Pourtant, ce sont bien des hommes comme vous et moi. A la différence qu'ils ont tout perdu... Il leur reste quand même la liberté et la dignité. N'est-ce pas le plus important ? Fallait-il lire cette bd pour en avoir conscience ? Cela peut aider de voir pour une fois le point de vue d'un clochard. Oui, je pardonne aisément la maladresse du trait pour le message que fait passer ce médecin.

    chewbamike Le 31/08/2005 à 15:25:48

    Une performance atypique dans le paysage des auteurs de bédé, celle d'un médecin qui a choisi le crayon pour témoigner de la misère des SDF au quotidien et de leur volonté de conserver leur dignité à travers une soupe chaude. Ni versant ni dans le message moralisateur, ni dans la dénonciation militante, le monologue introspectif du vagabond nous accompagne bien après la dernière page. Et si un jour c'était moi...

    yvantilleuil Le 29/08/2005 à 09:32:12

    Charles Masson nous fait suivre le raisonnement hypothétique mais réaliste d’un SDF qui s’enfuit d’une maison d’accueil en pyjama et pieds nus sous la neige. On suit le parcourt d’un type qui souffre d’un cancer. Les médecins ont bien voulu lui enlever la mandibule pour tenter de le sauver, mais comme il n’avait déjà rien il ne voulait pas en plus qu’on lui prenne sa mandibule. Quand il fouille dans les poubelles, il ne cherche pas ses clefs car cela fait longtemps qu’il n’a plus de maison. Il n’y a qu’une chose qu’il a et qui le réchauffe : c’est la soupe chaude qu’on lui sert le soir au foyer. Alors, quand on a l’audace de lui servir une soupe froide, il se sent humilié et préfère fuir au beau milieu de la nuit !

    On suit les dernières heures de ce SDF, de cet homme qui va mourir dans l’anonymat, tout ça parce qu’on n’a même pas été capable de lui servir une soupe chaude dans un monde où un SDF qui meurt de froid est qualifié de mort naturelle ! Ca ne devrait pourtant pas être naturel de mourir de froid … saloperie de monde !

    En tant que lecteur on prend la peine d’écouter le monologue de 120 pages d’un type qu’on évite dans la rue. Des gens qu’on ne regarde pas alors qu’ils crèvent de faim et de froid et qui ont une histoire similaire à celle de ce SDF dans Soupe Froide. Charles Masson leur donne ici enfin la parole, rendant ainsi un peu de dignité à ces personnes qu’il nomme SIP (sans intérêt particulier).

    Le trait assez brut et hachuré est tout de même convaincant et parfois surprenant. Je ne peux que vous conseiller de lire ce récit poignant, car la fin anonyme de ce SDF vous rendra intérieurement plus riche ... Ces gens qui n’ont rien vous offrent ici leur histoire !