Ogier de Murol est le nouveau prévôt de Galata, un îlot chrétien dans le monde musulman, situé en face d’Istanbul. Ancien chevalier de l’Ordre Teutonique et mercenaire des Guerres d’Italie, il fut nommé par le doge de Venise. Ses aptitudes physiques et son caractère rugueux semblent suffisants pour assurer cette fonction, bien qu’il soit accueilli par un attentat et des lettres de menaces. Il doit faire respecter l’ordre et trouver ses ennemis, tout en supportant son second, le jeune neveu de l’Ambassadeur, Antonio Garofalo, un inventeur gêneur de premier choix…
Un rapide feuilletage de l’album pourrait facilement tenter les lecteurs en quête de nouvelle série. En effet, tout y est : un marque page offert pour la première édition uniquement, une nouvelle collection pleine de promesses, un format classique donc un prix qui suit et enfin, un dessin et des couleurs propres et attirantes. On se laisse alors tenter, on lit et on trouve des défauts zappés en librairie.
L’histoire que nous content Alain Paris et Fred Le Berre n’est pas vraiment passionnante tant l'originalité n'est pas de mise. De même, les personnages ne sont pas attachants, hormis le jeune inventeur assez drôle. On suit Ogier sans vraiment s’intéresser à ses actions. Surtout que le nombre de personnages et leur rôle assez flou dans l'intrigue accentuent un sentiment de lassitude qui nous gagne au fil des pages. Même la fin de ce tome, pourtant surprenante, éveille à peine notre curiosité pour le prochain tome.
Le trait de Stefano Palumbo est propre et soigné, sans doute un peu trop. De nombreuses erreurs graphiques sont plus ou moins cachées par une mise en couleurs réussie. Outre les décors à la règle qui peuvent plaire ou déplaire, les prises de vue ne sont pas tout à fait maîtrisées. Entre les perspectives étranges et les erreurs de proportions flagrantes, sans oublier les visages qui ont du mal à rester identiques, on est servi ! De plus, tous ces corps de mâles bodybuildés et aucun joli corps féminin à l’horizon auront fini d’agaçer les lecteurs masculins, par contre la gent feminine aimera peut-être contempler les torses nus de ces messieurs.
Bref, un premier tome pas réellement mauvais, ni vraiment bon. Il se laisse lire mais il y a sûrement plus palpitant comme BD en ce moment ! Dommage pour la collection Dédales qui peine à sortir des sentiers battus alors qu’elle semblait ambitieuse…
Alors qu'il se rend vers Constantinople en tant que nouveau prévôt de l'enclave chrétienne (la ville est alors aux mains des Turcs), Ogier échappe de peu à un assassinat.
Du moins le croit-il car c'est en échangeant sa chambre avec celle d'un poète que ledit poète a été tué.
Début d'une aventure qui aurait pu être originale ... mais qui ne l'est pas vraiment. Dans cette collection policière qu'est Dédale, Ogier fait quelque peu tache, tant il utilise davantage ses muscles que sa tête.
L'album suivant qui devrait voir la conclusion de l'aventure nous en dira plus.
Une couverture réussie, un marque-page offert, une première planche engageante, un prix correct. Je feuillette l'album sans trop vouloir déflorer l'intrigue ni le plaisir de la découverte: ça m'a l'air plein d'action et d'exotisme. J'achète!... Mais quelle déception une fois parvenu au terme de ce premier tome fade et mal maîtrisé! On n'entre jamais vraiment dans cette histoire de complot dont le héros découvre le coupable à peine débarqué (à moins qu'il ne soit sur une mauvaise piste tant il paraît aussi développé des muscles que léger du cerveau). Et le dessin n'aide pas à prendre au sérieux le décor historique d'Istambul, trop anguleux et glacé, sans poussière, sans vie, sans un seul oiseau dans le ciel. La caraque vénitienne qui arrive en dérapage contrôlé (pl.9) et qui éclabousse les quais comme un hors-bord est à hurler de rire. Les proportions sont mal respectées: le héros se coltine avec une autre brute qui, en l'espace de 3 planches consécutives, paraît à peine plus grand que lui, puis faire trois fois sa taille pour finir par n'arriver qu'à la croupe d'un cheval. On pourrait penser que je pinaille mais cette accumulation de maladresses finit vite par agacer le lecteur attentif. Cependant, les couleurs sont plutôt réussies, sans être à tomber, et certaines scènes d'action sont bien rendues. Ce qui est maigre pour inciter à acheter la suite. Mis à part, peut-être, le mystère d'une épouse séquestrée et cachée par son mari. Cachée, à l'image de la gent féminine extraordinairement absente de ce tome.
Ce tome 1 de la série Galata ("Le poète assassiné") est une très jolie BD. Un dessin dynamique et des couleurs superbes. Au niveau du scénario, on déplorera peut-être que le prévôt Ogier (le héros) ne s'occupe finalement que des affaires qui le concernent personnellement; mais sans doute est-ce parce qu'elles sont étroitement liées à la mission qu'il a de faire règner l'ordre dans cette enclave chrétienne en terre musulmane ?... Les deux prochains tomes nous le diront. On aime ou on n'aime pas ces personnages dessinés parfois à la limite de la caricature - on se croirait parfois dans un film d'animation du style "Sinbad le marin" ou "Sur la route d'Eldorado" - où les plus baraqués voient leur tête se réduire à pas grand-chose en comparaison de leurs musculatures hyper-développées (je trouve que ça enlève un peu au réalisme et au sérieux que pourrait vouloir véhiculer une BD qui se veut basée sur des contextes historiques). N'empêche, au-delà de ces remarques très personnelles, c'est un régal ! A lire !