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éjà le cinquième tome d'une série agréable mais qui, il faut bien le dire, n'a jamais déchaîné les passions. Certes, le dessin est élégant mais sa sobriété peut être rebutante, et ses couleurs sont souvent glaciales. Mais surtout, on a à chaque album toujours la même difficulté à se faire à l'idée d'un inspecteur des impôts qui se balade avec un calibre 9mm pour ses enquêtes, et qui se comporte comme un crack de la NSA. La faute a une culture européenne différente des standards américains ?
Finalement, ces particularités graphiques et scénaristiques donnent son identité à la série, et même au personnage principal, Larry B Max, lisse tant dans ses traits que dans sa personnalité. On le connaît finalement très peu, et justement le scénario de ce 5ème tome se focalise beaucoup plus sur son histoire personnelle. Révélations étonnantes à la clé, sur fond d'une histoire quant à elle assez classique de corruption !
Parallèlement les choix narratifs sont un peu plus audacieux, notamment dans les premières planches où le mélange de deux histoires apparemment complètement distinctes est parfois confus mais donne un rythme inédit dans cette série. Dommage que les couleurs n'aient pas marqué un peu plus la différence, car on était dans l'idée pas loin de l'excellent film Trafic de Steven Soderbergh.
En insistant moins sur les personnages secondaires ultra stéréotypés, Desberg le scénariste à la mode (Le Scorpion, Tosca), réussit ici son meilleur scénario pour IR$, et ramènera peut être à la série les déçus des premiers tomes.
Graphiquement c'est sans surprise mais toujours aussi réussi pour les amateurs du style "troisième vague". La couverture annonce tout de ce style, et la posture de la fille, qui rappelle celle de la tueuse borgne de XIII, en dit déjà long.
Finalement, dans ce genre prépondérant de la BD qu'est le polar sophistiqué, Silicia Inc ne décevra pas et conquerra pourquoi pas des lecteurs plus généralistes.
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