Le neptune 4. Cauchemar

J ean-Yves Delitte est prolifique, et ce n’est rien de le dire. La sortie actuelle du quatrième tome de sa série Le Neptune fait suite au troisième, Iceberg il y a un an, avec entre temps le début d’une nouvelle série Les Nouveaux Tsars. Personne n’ira se plaindre d’une telle production, surtout lorsque la qualité est au rendez-vous.

Avec Cauchemar se poursuivent donc les aventures de William Lake et de son équipage à bord de leur étrange sous-marin digne des romans de Jules Verne. Leurs dérives successives les amènent dans les terres inhospitalières et glaciales de l’Antarctique. Leurs déboires n’en finissent pas : après les amazones et les Mexicains (cf. tome 2 & 3), ils se retrouvent prisonniers d’un savant fou, inventeur d’un train pendulaire sous-terrain ou encore d’étranges machines volantes. Malheureusement, ce quatrième tome confirme les doutes présents sur le précédent, tant il est difficile d’imaginer dans quelle direction Delitte souhaite emmener ses personnages. A la manière d’Ulysse, ils semblent condamner à errer, sans espoir de rentrer un jour chez eux, et de se retrouver à chaque fois dans des situations toujours plus inconfortables. La sous utilisation du fameux navire est également un peu décevante, le Neptune restant quand même le sujet principal de la série. Enfin, les différentes intrigues qui se trament simultanément aux Etats-Unis ne trouvent pas, pour l’instant, d’écho avec l’histoire principale et c’est regrettable.

Dommage que le scénario ne soit pas plus attrayant car il perd un peu de son intérêt au fil des tomes, malgré une idée de départ très originale. Il reste le trait de Delitte qui est toujours de qualité, son dessin est d’une grande précision. Il nous entraîne dans cet univers avec force détails pour notre plus grand plaisir. Chacun pense évidemment à Jules Verne et la référence est flatteuse. Pour éviter le naufrage, le prochain tome devra donner un peu plus de cohérence à cette histoire et nous captiver à nouveau.