M
ettons-nous un instant dans la peau du scénariste…
Je me suis fait un nom grâce aux chroniques de la lune noire, chaque nouvel album de cette série se vend parfaitement bien, le premier tome des arcanes de la lune noire a rencontré un certain succès,… pourquoi ne pas continuer sur ma lancée et proposer à mes chers lecteurs une nouvelle série dans le même univers ?…
Mais que faire précisément ? Ah mais oui, j’ai justement dans la série principale un personnage qui ne sert à rien si ce n’est à remplir des pages et multiplier les albums. Vous savez, Methraton… Cette espèce de mage à la mode égyptienne qui observe tout et n’intervient jamais…
Voilà, je tiens mon sujet, il ne reste plus qu’à convaincre un éditeur. Mais avec mon nom rien de plus simple… Et de demander à mon ami Olivier Ledroit de me faire une belle petite couverture pour convaincre les derniers récalcitrants…
Sortie du premier tome et c’est une petite révolution dans le monde de la bande dessinée. Jamais aucun album n’avait démontré avec autant d’éclat qu’un scénariste de renom pouvait convaincre un éditeur de publier pareille médiocrité rien qu’avec son nom.
Sortie du deuxième tome et le suspense est à son comble… Parviendront-ils à faire pire ? Le défi était de taille mais force est de constater qu’ils y sont parvenus.
Commençons par le scénario. Ou plutôt ce qui tient lieu de scénario. Vous apprenez dès le début que le jeune Sekh va peut-être mourir parce qu’il a tué l’archimage et que son sort ne dépend que du bon vouloir de Pharaon. Vous arrivez à la fin pour vous entendre dire qu’il faudra encore attendre pour voir l’histoire évoluer un tant soit peu. Entre-temps, vous suivez tant bien que mal les « aventures » du jeune « héros », luttant à chaque instant pour ne pas sauter quelques phylactères, voire quelques pages sans intérêt aucun. Le tout est « rythmé » par des dialogues d’une indigence navrante.
Vous l’aurez compris, il ne se passe rien dans cet album dans lequel Froideval a jugé fort à propos d’insérer ce bon vieux Haazel Thorn et son éternel baron de Moork, deux personnages qui font vendre et qui ont pour mission de sortir cette série de la médiocrité dans laquelle elle s’enfonce pourtant de plus en plus. Mais tout compte fait, ce n’est qu’une référence de plus à la série de base, dernier argument de vente d’un scénariste aux abois, en panne d’imagination.
Et le dessin ? Et bien, un simple coup d’œil à la planche ci-dessus suffira à vous convaincre d’écarter définitivement cette triste série de votre liste d’achat. Trait imprécis, couleurs totalement inesthétiques, cadrage « à la Froideval » dont presque aucun dessinateur n’a rien pu tirer de bon,… tout ce qu’il faut pour des planches sans le moindre intérêt.
Bref, encore une série complètement vide qui s’apprête à ne jamais finir. Le lecteur ne serait-il plus qu'une simple vache à lait ?
Où est passé le Froideval de Mens Magna ?
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