L'Ange des Maudits, c'est bien ce qu'est devenu Joan, l'ancien gamin apprenti tueur des rues de Medellin. Antéchrist vénéré par les jeunes sicaires, il fascine aussi les puissants de son pays. Son ascension au sein du cartel aura été foudroyante, il ne lui reste plus qu'à prendre les rênes du pouvoir politique dans son pays pour que sa puissance soit sans égale. Saura-t-il aller au bout de ce chemin ? Au prix de quelles concessions et de quelles noires actions ? "Los cuervos" rôdent...
Troisième volume de cette saga colombienne, L'Ange des Maudits nous montre une nouvelle facette de cette société sclérosée par les narco-dollars. Le pouvoir corrompt et Joan, à la charnière de deux mondes, la rue et les hautes sphères, est confronté au choix difficile de l'avenir ou de ses racines. En "pro" de la survie et de l'adaptation, c'est encore un nouveau Joan qui verra le jour dans cet album, mais la voie qu'il emprunte est une nouvelle fois la plus nauséabonde.
Marazano et Durand, en faisant vieillir et "muer" leur personnage à chaque tome dans le décor d'une Colombie ultra-violente, ont su créer une série qui fonctionne tel un coup de poing. Malgré tout, à force de changements, on perd un peu le fil conducteur de cette saga et le scénario de ce dernier tome laisse comme une impression de confusion. Qu'importe ! La relève est assurée : Joan vient d'avoir un fils ! On ne sait pas si on peut être rassuré ou, au contraire, commencer à vraiment trembler...
Joan a vraiment pété un plomb et le scénariste a moins soigné sa trame que d'habitude. Cela sent la fin.
Et pas seulement celle du héros donc de la série mais aussi de l'inspiration. Ce n'est pas que l'album soit mauvais, lion de là, mais nous sommes dans un registre plus convenu comme le cinéma américain nous en fournit régulièrement par wagon entier. Mais l'effet de surprise, le détail qui change tout n'est plus là. C'est regrettable car nous tenons avec Cuervos l'une des plus remarquable série de ces dernières années.
Joan suit une ascension fulgurante à la maniere d'un Tony montana, il reussit tout ce qu'il entreprend, il se lance même dans la politique, il devient de plus en plus fou, la fin est terriblement poignante, cet histoire ne peut que finir mal, aucune redemption de possible pour Joan, il a fait couler trop de sang.
L'ambiance est toujours aussi sombre que les précédents mais on voit une grande évolution dans les personnages. Ces derniers sont de plus en plus torturés et sombre surtout Joan. En effet ce dernier a beaucoup changé et on a un peu de mal a faire le lien avec le tome précédent. On a l'impression qu'il manque quelque chose. Mais à part celà on passe un très bon moment car l'histoire est solide et bien développée.
J'ai eu un peu de mal avec le dessin ; je ne sais pas pourquoi, il me semblait moins abouti, moins net que dans les 2 albums précédents.
L'évolution de l'histoire ne m'étonne pas. Elle est logique.
Joan reste le même chat sauvage qu'au tout début, et c'est bien ce qui gêne son entourage qui essaie d'en faire son objet. Mais on ne dompte pas si facilement une bête sauvage... et ceux qui ont voulu l'utiliser l'apprenent à leurs dépens.
Logiquement, je m'attends à une chute dans le prochain opus .
Ca reste une bonne série .