Depuis le début du 21e siècle, l'immortalité est devenue une réalité. Dans les cliniques de rajeunissement de Lord Julius Stilman, n'importe qui peut retrouver sa prime jeunesse. Cependant, le traitement vous coûtera tout ce que vous possédez et le prix minimum se monte à un million de livres. Après l'opération commence une course contre la montre car le traitement ne fait effet que pendant dix ans. Il faut donc trouver un nouveau million de livres. Tous les dix ans, le choix est simple : la bourse où la vie.
Dallas Barr, le meilleur ami de Lord Stilman depuis des décennies de "jeunesse", a disparu, "Stilman Entreprises" est menacé et un nouvel ordre mystique offre l'éternité sans traitement.
Initialement parue chez Dupuis, la série Dallas Barr intègre la collection Polyptyque du Lombard qui réédite les 5 premiers volumes parallèlement à la sortie de ce 6e album, avant dernier tome annoncé. Après cinq aventures indépendantes, toujours reliées par le fameux traitement Stilman, c'est un diptyque que nous proposent Marvano et Haldeman pour clore les exploits du plus vieux playboy du 21e siècle.
Dans cette première partie, si Dallas Barr est largement évoqué, il n'apparaît pas une seule fois en tant que protagoniste à part entière (quoique…). Sa "Disparition" est dans presque toutes les conversations mais elle n'arrive pas à éclipser le thème principal : Lord Stilman, son passé au Vietnam, son avenir et ses soucis actuels d'homme d'affaires avisé et visé. Ses clients commencent à le fuir, fatigués de l'éternité ou attirés par la spiritualité.
Les auteurs ont développé le concept de l'immortalité, comme avenir d'une partie de l'humanité, pour mieux en démontrer les limites. A quoi sert une vie éternelle s'il n'y a pas de fin pour la vivre pleinement ? Sans cette évolution, sous entendue depuis un ou deux tomes déjà, la série serait restée dans nos mémoires comme un épisode "correcte" d'anticipation. Mais l'intérêt suscité par Dallas Barr est bien là : une critique de fond sur une société hypothétique mais envisageable. Marvano et Haldeman nous ont habitué, avec La Guerre Eternelle et Libre à Jamais, à ne pas se contenter de réaliser une bande dessinée abordable par tous. Allier fond et forme en y ajoutant une fin mi-figue mi-raisin est également ce qui se prépare ici avec Sarabande.
Le dessin réaliste et limpide de Marvano sert efficacement l'objectif d'attirer le plus grand nombre de lecteurs vers une série comportant l'ensemble des éléments jouissifs d'une lecture simple et rapide mais au raisonnement intelligent.
Prenez du plaisir en réflechissant (pas trop quand même).
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