E
t si vous décidiez de dynamiter votre lycée ? A quel étudiant un peu éveillé (on dit aussi rebelle) cette idée folle, dévastatrice mais ô combine libératrice, n'a jamais traversé l'esprit ? X Day propose de se pencher sur la question.
Le shojo manga est principalement destiné à un public de femmes, ou plutôt de jeunes filles. Rien dans X Day n'est fait pour nous détromper sur cette définition : une jeune fille mal dans sa peau après une déception amoureuse, un garçon qui n'ose pas déclarer sa flamme, une compétition d'athlétisme et une dose de rébellion. Bref, rien de nouveau sous le ciel du shojo.
Certes, ce style de manga cible une catégorie de lecteurs (plutôt de lectrices dans le cas présent) bien spécifique et il n'est pas évident de rester objectif lorsque l'on en est exclu. Néanmoins on s'aperçoit rapidement que la narration tourne autour d'effets de style qui font long feu, voire qui agacent : longs silences sensés faire monter la tension (quelle tension ?), planches sans dialogue ni texte pour se concentrer sur les attitudes des personnages (quelles attitudes ?) et double de personnalité imagée par le changement radical de tenue vestimentaire hautement improbable. Vous l'aurez compris tout confère ici aux poncifs du genre qui auront du mal à faire rêver les jeunes filles.
Jeunes lectrices qui, hélas, ne pourront pas se raccrocher au dessin. Si il ne dépareille pas dans le monde du manga, il est truffé de visages vides et de regard aux yeux bizarres, mariage entre un glauque de mollusque et un globuleux de batracien. Destinés à marquer une expression ou un sentiment, ces pupilles faussement dilatées n'arrivent qu'à rendre plus ridicule les scènes qui se veulent tragiques.
Le manga, comme la bande dessinée "franco-belge", produit une proportion de bonnes et moins bonnes séries. Il est dommage que l'intérêt grandissant des éditeurs pour leur adaptation en Europe se traduise par l'importation d'albums disont… Dispensables. Dispensez-vous donc.
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