A
près une belle expérience de quelques années dans les comics aux USA, l’italien Stefano Raffaelle a décidé de se lancer dans une série plus personnelle avec Fragile, parue simultanément des 2 cotés de l’Atlantique. Ce troisième tome en trois ans conclut un triptyque étonnant qui fait le pari de marier deux genres plutôt éloignés : l’univers des zombies et le road movie romantique. Dans un New York quasiment contemporain, un savant joue avec le feu et crée un virus qui infecte 95 % de la population. Seule issue : la mort, mais dans une sorte de longue errance où la conscience ne disparaît que lentement. L’espoir d’un vaccin soulève ces morts-vivants contre les derniers survivants, tandis qu’une histoire d’amour par delà la mort naît entre un ex mannequin et un jeune homme fraîchement amputé de la main.
Si l’idée de base est déroutante, car les amateurs de l’un sont généralement peu friands de l’autre, le résultat n’est pas si contrasté. On est bel et bien dans une histoire de morts-vivants à la George Romero ! Et si le comportement de certains personnages pourrait trouver sa place dans certains romans graphiques faisant la part belle aux sentiments, ce troisième tome final est encore plus placé sous le signe de l’action et du gore. C’est tant mieux : Raffaelle s’amuse manifestement plus dans cet univers qu’il maîtrise, ajoutant ça et là une dose d’humour et de second degré bienvenue pour éviter le ridicule. L’aspect « l’amour est plus fort que la mort » est moins abouti, sans être totalement raté : certaines scènes sont parfois maladroites, mais les personnages restent crédibles et l’idée de la transsexuelle dans ce dernier tome est particulièrement opportune.
D'un point de vue graphique, l’album ne se distingue pas des deux précédents. L’ influence comics est toujours aussi forte, et les couleurs ternes toujours aussi peu agréables. On peut regretter ça et là quelques imprécisions mais Raffaelle en donne pour leur argent à tous les amateurs de zombies mutilés et de créatures monstrueuses. Paradoxalement loin d’être atroces, ses plans rapprochés tendent vers l’humour (zombie-tronc qui marche sur les mains, ou géant constitué de multiples zombies). On finit par s’amuser de ces trouvailles insolites et ça reste le point fort de cette série, bien plus que ce curieux mariage entre horreur et passion.
Le titre, le thème appelaient sans doute davantage d’émotion. A défaut, Raffaelle a su réaliser une série distrayante, mais qui ne touchera sans doute que les fans du genre.
je trouve cette serie vraiement interessante car le scenario est atypique ( melange de plusieurs genres) et le dessin fanstastique.
le dessinateur nous transporte sans mal dans un monde de violence et de mort pour nous narrer une histoire d'amour sur fond post apocalyptique
je me suis regaler en lisant les 3 tomes.