L
'argent ne fait peut-être pas le bonheur, mais il y participe. Telle pourrait être la définition de la société moderne vue par Quino. Une vision cruelle, pessimiste mais pas vraiment éloignée de la vérité.
N'oublions pas que Quino est argentin. C'est dire s'il connaît le pouvoir oppressant de l'argent sur une société à l'économie fragile où n'existe que deux catégories d'individus : les riches et les pauvres.
De l'insolente oppulence des nantis, aux rêves inaccessibles des démunis, rien n'échappe au regard assassin du père de Mafalda. D'ailleurs on retrouve souvent dans les « aventures » de la célèbre gamine qui s'essaie à la philosophie ce thème récurrent des différences Nord-Sud. Mais ici, le gag est plus fort, plus rapide. La caricature a cette efficacité qui nous fait rire d'une cruelle réalité.
C'est férocement drôle, parfois cynique. Mais au final on prend conscience de notre chance d'être né dans une société privilégiée où l'on peut rire de de la misère sans avoir à la subir. Quino est de ces auteurs qui nous montrent du doigt les problèmes du monde. Nous l'écoutons le sourire aux lèvres mais la conscience gênée. C'est là la marque d'un maître.
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