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ierre et Lise sont deux adolescents qui se croisent et s'épient mais n'osent pas se rencontrer. La cause de leur peur est simple : la mère de l'un est partie avec le père de l'autre. Mais autant Pierre est choyé par un père complice étonnant conteur d'histoires, autant Lise est martyrisée par une mère aigrie qui n'en finit pas de mourir et ressusciter. Pierre et Lise vont enfin apprendre à se connaître et découvrir l'extraordinaire pouvoir des histoires racontées qui, qu'elles soient heureuses ou tragiques, peuvent annoncer ce que la vie sera.
Il y a une indéniable poésie dans le travail de Makyo. Mais cela ne suffit malheureusement pas pour réussir une histoire, quand histoire il y a. Ainsi, ces deux albums qui auraient parfaitement pu être réunis en un seul démarrent-ils très lentement pour enfin aborder une véritable intrigue qui ne prendra que la seconde moitié du deuxième tome. C'est long, trop long. Les séquences oniriques se multiplient, allongeant une sauce qui paraît bien légère. La candeur des personnages est déjà bien décrite dès les premières pages, en faire le rappel à longueur d'albums devient ennuyeux.
La dernière partie de l'album sauve cependant le lecteur de l'apathie. Reprenant le sempiternel scénario à trois personnages, Makyo retrouve toute sa capacité à exprimer les émotions et le tragique. Les rapports qui lient un homme à deux femmes, ignorant leur jumélité – thème récurrent dans l'œuvre de l'auteur – sont toujours des sujets qui titillent notre intérêt de lecteur-voyeur.
Les inconditionnels de Makyo se retrouveront certainement dans ce double album au rythme très lent mais fort en émotions, les autres risquent de s'ennuyer passablement.
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