Le Marquis, Danse macabre. Voilà un album intrigant ! D'abord par son titre, qui annonce clairement la couleur et invite le lecteur à se plonger dans une histoire où, il le sait, la violence sera loi. Par sa présentation ensuite, avec une maquette soignée, un style baroque très étonnant. Par sa couverture enfin, qui nous montre un homme masqué aux prises avec un monstre tout droit sorti d'un bon vieux film d'horreur de série Z.
Avec ce genre d'albums, on peut s'attendre au meilleur comme au pire. Soit l'auteur maîtrise bien son sujet, ne se contente pas de faire du gore de cinéma bon marché et apporte sa patte à un univers qu'il lui appartient de revisiter. Ou bien il se plante en beauté pour offrir une suite de clichés sans âme, sans personnalité, et où la surenchère cesse de fasciner pour finalement lasser.
Danse macabre ne fait heureusement pas partie de cette dernière catégorie et Guy Davis s'en sort avec les honneurs : il compose avec des personnages dont on ne sait trop que penser (sont-ils anges ou démons ?) pour construire l'histoire incroyable de Vol de Galle, dit le Marquis. Mais qui est-il ? Un simple humain qui s'est vu confier une mission par les Saints : chasser les démons qui ont quitté les Enfers pour investir le corps de pauvres mortels innocents. Loin d'être un héros sans peur et sans reproche, le Marquis est continuellement en proie au doute quant au bien-fondé de son sacerdoce et, de la première à la dernière page, ce doute ne cesse de nous troubler. Malgré certaines ficelles un peu grosses pour véritablement surprendre, le récit se déroule donc sans qu'une fois l'envie nous prenne de lâcher l'album. Un point d'autant plus marquant que le rythme est fort lent, faisant la part belle aux longues confessions de Vol de Galle. Ces longs monologues sont en effet suffisamment bien écrits pour nous empêcher de bâiller à la lecture de ces textes qui parviennent à être diserts sans être verbeux.
Si le graphisme de Guy Davis peut rebuter par son aspect brut et sans nuances, force est de constater qu'il convient à merveille à l'univers décrit. Par un noir et blanc très pâle, à la limite du blafard, d'où seule la silhouette obscure du Marquis semble ressortir, l'auteur donne à ses planches l'impression d'une froideur extrême : celle avec laquelle le Marquis tue d'innombrables innocents pour les délivrer de l'emprise des démons. Cette blancheur a aussi le mérite de rendre plus éclatante encore l'explosion de rouge qui frappe tant le héros lors de sa descente aux Enfers. C'est là que nous découvrons à ses côtés des démons dont la représentation graphique hésite constamment entre le terrifiant et le grotesque avant de nous présenter le maître des lieux dans toute sa majesté.
Danse macabre est un album difficile à conseiller car on peut certainement l'adorer ou le détester pour les mêmes raisons. A force de trop se positionner dans un genre à ce point particulier, il ne pourra de toute façon pas plaire à un large public. Et ceux qui ne veulent pas de ce qui n'est finalement qu'un gigantesque délire parfaitement assumé, passeront leur chemin sans trop de regrets. Mais c'est aussi un album qu'on aime autant pour ses qualités que pour ses défauts. Il possède de toute manière assez de caractère pour en surprendre plus d'un.
Je suis un archi fan de cette magnifique série de Guy Davis, vraiment profondément originale, centrée autour d'un personnage en lutte contre les démons.
J'avoue qu'en temps normal au moment de l'achat, je n'aurais pas été client du style de dessin de Guy Davis. Mais l'esthétique particulière, le personnage principal, l'histoire ont emporté ma décision, et sans aucun regret depuis. Le dessin est particuliers mais maintenant j'avoue que je l'adore, d'autant plus que l'histoire est vraiment fantastique. Le style noir et blanc est vraiment très bien, et il utilise la couleur rouge au moment où le Marquis se retrouve en enfer devant le Seigneur Diabolique lui-même. La mise en scène est extraordinaire, et le dessin est dynamique.
Côté scénario, c'est une histoire à dimension mystico-religieuse. Le scénario est centré sur le personnage de Vol de Galle, un ancien inquisiteur, centré sur sa psychologie, ses doutes, ses passions, et autour de sa mission de traque des démons. Le scénario tout autour est d'abord brodé pour mettre en valeur Le Marquis. C'est le même type de ressort que les albums de Jodorowsky (Les Métabarons, ou même Juan Solo). Le personnage de Marquis est un peu traité à la manière des superhéros. Les dialogues sont fantastiques, très bien réalisés. On suit avec une grande fascination le cheminement psychologique du héros.
Le fond de l"histoire se déroule à Venisalle, ville d'inspiration française, où les hommes à l'âme pecheresse se cachent derrière les masques pour échapper au jugement de son prochain et du saint ministère. Le marquis est un ancien inquisiteur qui reprend du service suite à une apparition, lui fournissant les moyens de voir les démons qui se sont emparés des pauvres humains, et les moyens de les tuer. On découvre dans cette ville le jeu trouble du saint ministère qui cherche d'abord à distiller la peur du diable pour mieux assurer le contrôle des âmes: le diable ne cherche t il pas à pousser les hommes et le monde à la damnation ? Le ministère en est convaincu, et surtout est le seul rempart semble t il contre le mal. Le Marquis apparait lui-même comme un démon, il tue les pauvres hers possédés pour renvoyer les démons en enfer: celui-ci découvre finalement que c'est le diable qui l'a mandaté pour renvoyer les démons en enfer car ils sont sa propriété. La triste réalité n'est pas celle du ministère: les hommes sont libres de leurs choix, et finissent eux-même par se condamner à l'enfer, le Seigneur Infernale se contentant de les attendre et de les retenir !! Le Marquis est torturé, mais finalement résigné à sa sinistre mission qu'il croyait guidée par les Saints !!!
Ce personnage du Marquis est vraiment remarquable. Il possède une grande dimension psychologique.
Vive Le Marquis ! Qu'il nettoie la pourriture et renvoie les démons dans leur royaume de douleur !!
Pour moi Le Marquis est une superbe bande dessinée. Les dessins en noir et blanc sont aériens et collent très bien à l'histoire. Celle-ci ressort du fantastique : la lutte du bien et du mal, du juste contre les démons. Mais le texte, bien qu'important est très astucieux : on se demande où est le bien et où est le mal. On est pris par l'histoire et il est difficile de poser le livre avant de l'avoir fini. Par contre, il est délicat de conseiller cette BD qui va plaire à certains et en décourager d'autres. Malheureusement, il nous manque le troisième tome.
Bienvenu à Venisalle, ville de pécheur ou ceux-ci doivent porter un masque pour cacher leurs péchés.
Vol de galle a été soldat puis inquisiteur, il a combattu toute sa vie mais c'est aujourd'hui qu'il réalise que les démons existent vraiment et qu'il se cache parmi les pécheurs.
Il se retrouve alors investi d'une sainte mission au nom de la sainte de Massard mais est bien la vérité ou bien vol de galle ne sombrerai t'il pas dans la folie...
C'est un très bonne album que j'ai entre mes mains, il n'est pas révolutionnaire nombreuses sont les histoires similaire mais il a déjà le mérite d'avoir un style graphique assez particulier.
En effet, l’auteur dessine de manière très hacher avec beaucoup de traits ce qui donne une bonne fluidité a l'image.
Si on y ajoute en plus le noir et blanc, l’ambiance y est en plus oppressante.
Attention toute fois le style de l'auteur ne gène pas la lisibilité de l'ouvrage ce qui est encore un bon point.
Quand à l'histoire force est de constater qu'elle n'est pas particulièrement innovante mais l'auteur fait des choix qui lui donne de l'originalité (les démons sont véritablement répugnants).
C'est donc une très bonne lecture surtout que la série ne devrai compter que trois tomes, j'achète bientôt le deuxième et avec plaisir.
Très très bon ! Mais ne plaira pas à tous ...
Le scenario accroche vraiment, ce Marquis pourfendant les démons cachés dans les habitants de cette ville où tout le monde est masqué. Pourquoi l'appellent-ils "Marquis", d'ailleurs. Quelle est sa véritable mission? La relation homme-dieu-diable est vraiment bien trouvée.
Le dessin est excellent, mais je n'ai pas compris pourquoi les nuances de gris étaient aussi grossières. Cela dit, cela a le mérite de rendre l'atmosphère extrêmement lourde et oppressante. Pas de soleil dans cette ville, pas d'horizons lointains.
Bref, je cours acheter la suite, et j'attends le troisième et normalement dernier tome avec impatience.
Voila une excellente BD qui nous est offerte par Davis Guy. J'ai vraiment beaucoup apprécié sa lecture. Les graphismes collent bien à l'esprit de la BD et le scénario est vraiment accrocheur.
A lire absolument.