Paris, été 1957, Nestor Burma enquête, dans le quartier de St Germain-des-Prés, sur un vol de bijoux pour le compte d'un assureur. Avec le concours de Marcelle, compagne de circonstance, il va fréquenter le milieu artistique et littéraire pour tenter de dénouer cet imbroglio qui n'est sûrement pas sans lien avec le milieu de la pègre.
Si Nestor Burma a été créé par Léo Malet, c'est bien avec Tardi qu'il rime en BD. Formidablement mis en image par l'un des maîtres du N&B, le détective privé parisien nous revient en couleur avec Emmanuel Moynot aux commandes. Même si Tardi reste co-pilote (il a supervisé l'ensemble de l'album), c'est bien l'auteur du Temps des bombes qui tient le crayon.
Pour beaucoup, Nestor Burma c'est Paris, le Paris des années 50, des troquets, des 203 et du "populo" qui depuis a été repoussé en lointaine banlieue. Tout ceci s'entendant, ou plutôt se regardant, en monochrome bien sûr. Alors quand la reprise se fait en couleurs, la tendance est de crier au scandale et au massacre dès qu'une couverture ou une planche apparaît. Hors c'est bien dans son ensemble qu'il faut juger cet album car les couleurs ne sont pas le point le plus négatif, bien au contraire.
Moynot a son style propre et vouloir se rapprocher de celui de Tardi est un choix regrettable. Cette contrainte l'a brimé et n'a fait que déformer son trait sans atteindre son objectif. Les personnages ont une tendance forte à l'approximation, au flou. Certes on reconnaît le Nestor avec son gros pif et sa pipe, mais l'impression de concentration d'effort sur ce personnage au détriment des autres est flagrante. Comme si toute l'énergie était canalisée sur lui. Du coup, Marcelle, le pote Burnet et le reste de la troupe s'en ressentent, entrainant par la même occasion l'album dans une spirale d'incohérence. Incohérence également présente dans la narration. Si le flashback est un procédé qui a fait ses preuves, il faut savoir le manier habilement sans en abuser et en tirer ainsi sa substantifique moelle. Hors, ce ne sont que "va-et-vient" incessants, qui ne font qu'embrouiller les esprits sans amener une réelle plus-value au récit. En un mot : c'est brouillon et la lecture en est des plus difficiles.
Une intrigue complexe ne doit pas simplement se traduire par une suite de fausses pistes et rebondissements inutiles. Et La nuit de St Germain-des-prés en est truffé, malheureusement sans justification. Sans justification non plus : le titre. Qui se veut alléchant pour les amateurs de l'ambiance Jazz de cette époque, mais n'est encore qu'une fausse piste de plus, puisqu'on en est si friand. Car sur cet aspect là, seul ce titre est alléchant. Il ne suffit pas de montrer une cave avec quelques jazzmen noirs durant deux ou trois cases pour dépeindre ce qu'était le St Germain-des-prés de ces années-là. Ni d'ailleurs de passer boire un coup au café de Flore. Il aurait fallu creuser en profondeur, pour déterrer du Bechet ou du Davies, et exhumer du Vian ou du Becket. Mais rien de tout cela.
Pris isolément, cet album ne serait pas déplaisant en soi, si les autres Burma n'avaient existé... Replongé dans le contexte Tardi, ce que tout compte fait l'on ne peut s'empêcher de faire, cela devient moins excitant. Certes le contrat stipule que Tardi "doit" un Nestor Burma régulièrement, sous peine de perdre les droits d'adaptation des romans de Léo Malet. Mais la continuité est-elle à ce prix ? Il aurait été préférable de laisser Moynot s'approprier totalement le personnage en lui laissant carte blanche pour que cela ne devienne ni un sous-Tardi, ni un sous-Moynot. Et franchement les couleurs tout à fait respectables de Laurence Busca n'y sont pour rien.
Moynot poursuit le travail de Tardi avec cette 5eme adaptation du privé créé par Léo Malet. Si l'histoire est plutôt bonne ( incursion dans le vécu Jazz de Saint-Germain des Prés, notamment), le dessin est trop faible. L'artiste reprend certes le style de Tardi mais son trait est trop fin, trop léger. De plus, les cases auraient dû, pour la plupart, être plus détaillées (ex : case 4 page 60).
J'aurais aimé, au niveau du scénario, que la passion du Jazz soit mieux évoquée, qu'elle fasse plus swinguer cette aventure ! J'espère que les autres albums dessinés par Moynot seront meilleurs...
Je me suis ennuyé , c'est long , laborieux ( 72 pages ) , des dessins avec ses personnages sans yeux qui perdent dans les expressions , les sentiments , pas le meilleur
NESTOR BURMA enquête dans le 6ème arrondissement de Paris sur un vol de bijoux pour le compte d’un riche assureur.
Un scénario très confus, des dessins manquant cruellement d’esthétisme et des couleurs blafardes qui n’amènent rien : voila, hélas, la pire aventure de NESTOR BURMA.
Un album qui ne sert à rien. Vraiment.
Les cinq premiers tomes sont captivant intrigant, celui est plat et complètement décousu. Dommage que Tardi passe le flambeau.
Bah non. Tant pis si j'ai l'air d'un puriste mais Burma sans Tardi, ça le fait pas trop.
L'usage de la couleur n'est pas particulièrement bienvenue. C'est pas que je n'aime que le noir et blanc, mais ça convenait bien à l'ambiance et puis, les couleurs sont pas particulièrement jolies.
Et tant qu'à changer de dessinateur autant tout changer. Or, Moynot garde les têtes que Tardi à donner aux personnages de Malet.
Tardi, reviens !