L
es affaires d'Ellora, patronne du plus vieux bordel de Port-Xarnath, sont en chute libre depuis l'ouverture du Septième Cercle : les filles y seraient plus... "expertes". Elle décide d'armer une expédition vers une mystérieuse île dont les filles feraient passer celles de l'établissement concurrent pour d'aimables polissonnes.
A l’instar de Sasmira ou du Dernier Loup d’Oz, Tao Bang avait vite gagné, dans les forums de discussion, une aura quasi-mythique au royaume des célèbres séries mort-nées (entendez par là des no.1 très prometteurs auxquels leurs auteurs n’avaient donné aucune suite). Dans le cadre de la célébration des 10 ans de Série B, Delcourt a comblé les souhaits de nombreux lecteurs en leur offrant enfin la suite tant attendue: une bonne raison pour se rafraîchir la mémoire en replongeant dans l’histoire de Tao Bang, d’autant plus que l’éditeur nous en offre une réédition.
Subtil mélange entre de l’Heroic-Fantaisy et des histoires de chasses au trésor, le récit comprend quelques originalités par rapport aux classiques du genre : ici, l’intrigue tourne non autour d’un monde en péril mais bien autour d’un bordel à sauver de la faillite. De plus, un humour, parfois un peu déjanté, est saupoudré tout au long du récit. Malgré tout, on subodore un enjeu plus large (sauver Port Xarnath), une quête initiatique dans un endroit mystérieux et la formation d’un groupe de héros aux caractères très différents. On le voit : les canons du genre sont néanmoins respectés. Si, en 1999, ça pouvait suffire pour plaire, en 2005, après le passage du Seigneur des Anneaux et de trop nombreuses BD d’Héroic Fantaisy, on frise un peu la saturation.
Et cela sans parler de quelques erreurs de jeunesse dans le scénario. N'entrant en scène qu’à la seconde moitié de l’histoire et un peu par hasard, Tao Bang ne reste qu’un personnage secondaire. De plus, le grand méchant de l’histoire (car il y a un grand méchant, si si) manque franchement de profondeur et d’originalité. Malgré cela, Pecqueur maîtrise parfaitement son récit et arrive à résumer, en un album, les éléments de la série tout en lançant l’intrigue principale.
Le dessin, très "aquarelle" et ressemblant assez au trait particulier d’Hugo Pratt, constitue en fait le vrai point fort de cet album. L’emploi de couleurs pastel et le jeu de lumières donne un aspect assez reposant à cet album et un côté assez irréel aux environnements.
Tao Bang est donc un album correct, introduisant avec justesse une intrigue prometteuse quoiqu’un peu classique. Le numéro deux devra confirmer cette impression tout en résolvant certains défauts, sous peine de voir cette série catégorisée comme seulement une série d’Heroic-Fantaisy de plus. Le sieur Nérhu se fera sûrement un plaisir de vous en dire plus à ce sujet.
Voici un début de série qui est plutot sympas notement grace au dessin qui fait penser à une peinture.
L'histoire est plus passionnante au niveau de la moitiée car les événements avancent et deviennent plus interressants.