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n petit garçon qu'on ne nomme pas, mais qui est visiblement le narrateur, est confronté à un dilemme. Comment concilier son envie d'une canette de soda, attisée par ses amis qui en veulent aussi, et ses scrupules à demander cinquante cents à sa mère dont il sait qu'elle est dans le besoin? A partir du moment où il se décide à lui voler un dollar, les évènements s'enchaînent et il découvre les affres du remord : et si ce dollar était le dollar? Celui qui paierait le billet de loterie gagnant qui les rendrait riche, sa mère et lui ?
De cette fragile histoire presque sans parole, Jordan Crane tire les fils (jamais trop gros) d'un touchant amour filial, qui ne finit ni bien, ni mal, mais qui continue, tout simplement.
Ainsi se pose le fil conducteur de cet album qui parle de vol, d'envie, d'amour, de remords, de joies et de peines... C'est toute une vie contenue dans cette soixantaine de pages.
Le dessin est rond, peu détaillé, et ses teintes bleutées créent un album qui n'est plus en noir et blanc, mais en bleu et blanc. La conjugaison de ces deux éléments fait de Col Dee une porcelaine fragile qu'un mouvement trop brusque pourrait casser.
On y rentre facilement, mais on en sort tout aussi facilement, et la simplicité du scénario n'en fait pas un album qui trotte dans la tête. Cependant, on est tenté de le relire, et les émotions restent intactes.
Les éditions de La Pastèque nous offrent encore un bel album, mais on savait depuis les Paul de Michel Rabagliati que cette maison d'édition est excellente, et que nos cousins de la Belle Province n'ont rien à nous envier en matière de jeunes auteurs.
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